La revue de la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image

Mémoires et thèses

Thèse

La scolarisation de la bande dessinée

Quelle place est accordée à la bande dessinée dans la discipline français (dans les programmes et dans les pratiques effectives, de l’école primaire au lycée) ? Que révèle cette place des représentations à l’oeuvre concernant la littérature scolaire et des enjeux de la discipline français ? Quelles compétences spécifiques l’exploitation de la bande dessinée en classe permet-elle de développer ? - voir sur theses.fr

Mémoire

Le statut précaire des auteurs de bande dessinée en France conduisant à un désintérêt de l’édition papier

De plus en plus d’auteur BD se lancent dans l’aventure éditoriale en solo : se passant d’éditeur ils décident de s’auto-publier, de s’auto-financer. Cela signe-t-il le déclin d’un système éditorial dit "classique" ?

Thèse

Dieu est fasciste. Enjeux dramatiques, esthétiques, politiques, moraux et religieux de la représentation du lien entre pouvoir et responsabilité dans le comics de super-héros américain

Et si les super-héros n’étaient pas que des personnages en collants et costumes de latex combattant d’absurdes criminels à la force de leurs poings, mais un moyen complexe de réfléchir à la relation entre le citoyen et l’Etat, à notre positionnement dans la société, à notre conception de la démocratie ? Imaginer des aventures dans lesquelles les super-héros auraient tout pouvoir pourrait être perçu comme une manière percutante de repenser nos croyances politiques, morales, voire religieuses. Cette thèse explore donc, par l’analyse littéraire et graphique, les pistes de réflexion offertes, plus ou moins consciemment, par une dizaine de comics du « Modern Age ». - voir sur theses.fr

Thèse

La caresse dans la littérature et la bande dessinée contemporaines

« Immense dossier romanesque » que celui de la « pression des mains », souligne Roland Barthes. La caresse, est tour à tour dans l’histoire littéraire symbole ou métonymie d’une promesse amoureuse et plus encore, charnelle. Maupassant dans Les caresses, nouvelle en forme de lettres, évoque « La Nature (qui) nous donne la caresse pour nous cacher sa ruse, pour nous forcer, malgré nous à éterniser les générations. Eh bien, volons lui la caresse, faisons la nôtre, raffinons la, changeons la, idéalisons ­la, si vous voulez . » Métonymie qui voile la crudité de l’acte de chair aux yeux de la destinataire, farouchement opposée à la rencontre des sexes, le mot de caresse est utilisé comme prête-nom à des réalités obscènes. Là où la littérature utilisait la pudeur de la caresse, du contact ou du toucher comme révélation ambiguë de sentiments ou de moments sublimes d’extases, la transgression a pris la place dans les récits et aveux contemporains de la jouissance sexuelle. La révolution sexuelle a fécondé toute la littérature. Au moment même où les œuvres sèches des années structuralistes se sont effondrées pour laisser place à un retour au réalisme, parfois direct, parfois compliquée de jeux spéculaires et de trucages au troisième degré, le sexe a naturellement colonisé les pages des romans de la rentrée - la littérature peut-elle prétendre dire quelque choses du monde sans parler de cette extraordinaire mutation des mœurs ? La littérature blanche est donc devenue de plus en plus sexualisée, obligeant la littérature galante à monter en gamme si l’on peut dire et offrir des textes trash ou nerveux pour se démarquer . Selon Olivier Bessard-Banquy, il n’y aurait rien de plus aride et déshumanisé que la « littérature-viande » celle de confessions sexuelles qu’ont ouvertes les décennies contemporaines. Elle se contente de décrire le sexe en vidant la littérature de l’érotisme. Les « X-elles » – auteures pornographiques, les hérauts du trash en tout genre auraient-ils démodé la caresse, sa douceur et son mystère ? Aux balbutiements de ce genre éditorial on peut pourtant lire dans les récits au féminin d’Alina Reyes de longs paragraphes de massage, de palpation. L’érotique de la surface y est déployée dans toutes ses potentialités : toucher l’intérieur et toucher l’extérieur dans une dévoration des chairs anime le désir du Boucher et de son amante de passage. Alors qu’Olivier Bessard-Banquy voit dans la froide gymnastique des héros de la littérature pornographique, les caresses se multiplient à l’insu du lecteur, autant d’effleurements qui passent inaperçus. En adoptant une perspective anthropologique, on constate avec David Lebreton que la caresse est associée au féminin. Relayant les analyses d’Ashley Montagu, l’auteur souligne que l’apanage du “tact”, comme marque de la délicatesse, revient aux filles. « La socialisation différenciée des garçons et des filles confirme des choix de société et imprime leur sensibilité sensorielle, notamment leur attitude face aux contacts corporels. La peau est toujours l’enjeu inconscient de la relation à l’autre . » L’univers pornographique, qu’il soit littéraire ou iconographique, se saisissant d’une vision de la sexualité que l’on pourrait rapidement qualifier de virile, laisserait par conséquent peu de place au toucher. On peut cependant noter qu’avec des bandes dessinées comme Elles de Frédéric Boilet ou encore Le bleu est une couleur chaude on assiste souvent à un déplacement des lignes du genre de la caresse. En effet, la découverte sexuelle de Clémentine dans la bande dessinée de Julie Maroh est abondamment représentée par des scènes érotiques lesbiennes, faisant de l’échange sexuel un jeu de toucher et de caresse que le bleu – unique couleur de l’album – vient colorer. Même si l’on peut difficilement parler de pornographie, cet ouvrage qui traite de la découverte érotique et amoureuse se détache de toute représentation virilisée de la sexualité, ce que ne feraient pas les « X-elles » d’Olivier Bessard-Banquy comme Virginies Despentes, pour lesquelles, les personnages féminins réinvestissent la violence masculine dans la liberté qu’elles expriment par leur corps. Dans le même ordre d’idées, Le bleu est une couleur chaude se détache aussi de toute volonté pornographique, c’est-à-dire chercher à créer l’excitation sexuelle, bien que les images soient très sensuelles. Frédéric Boilet, quant à lui, met en scène un personnage à la Truffaut, un “homme qui aimait les femmes”, ses rencontres, ses amours de passage. La banalité que l’auteur revendique au travers de ces relations parfois fugaces, parfois plus profondes, induit comme un empire de la caresse. Un des récits consiste à décrire le bruit que fait la peau respective des amants. Renversant les attentes masculinisées d’une violence sous-jacente dans la relation sexuelle, d’un fétichisme du corps féminin, le personnage principal, un homme perpétuellement amoureux, fait de la quotidienneté de l’amour le siège principal des émotions véritablement érotiques. Il semble que, parallèlement au marché très vivace de la pornographie dans la bande dessinée et des récits érotiques crus de la littérature contemporaine, se développe toute une réserve de représentations alternatives de la sexualité, sans fard, sans pruderie, et sans le caractère frontalement subversif que s’attribue le versant le plus tapageur de ces productions . Enfin, il est étonnant de constater que le contact tactile, la caresse, habituellement relégué à des domaines érotiques, soient de plus en plus associés à un bien-être, dont le manque peut induire de graves conséquences. Clémentine, dans la BD de Julie Maroh meurt d’avoir perdu le contact avec Emma, premier amour. L’héroïne de La pianiste d’Elfriede Jelinek s’entaille les veines de la main, alors qu’elle est pianiste, faute de ne pouvoir sentir le monde autrement que comme une agression permanente. Toucher, caresser, sont des actes qui prennent une dimension de care ce qui les placent loin de la sexualité la plus primaire, de la caresse au care, il n’y a qu’un pas. C’est cette invention d’une représentation alternative, cette recherche d’un érotisme autre dans la caresse, en marge de la production pornographique et de la crudité sexuelle, c’est ce geste qui touche au souci de l’autre, qui sera le fil conducteur de notre recherche. - voir sur theses.fr

Thèse

Traduction de la bande dessinée : La tyrannie des mots

Cette thèse cherche à comprendre, en proposant une vaste exploration des traductions de la bande dessinée franco-belge depuis 1988, les stratégies employées par les traducteurs pour le marché anglo-saxon. Au cœur de notre étude, leur traitement de l’oralité et la relation, ou non, avec les stratégies employées par les traducteurs d’autres medias multimodaux, notamment le théâtre, pour reproduire des dialogues crédibles des personnages dans un texte cible. Au théâtre, comme constate le traducteur Edmond Cary : "La notion de fidélité doit-elle nécessairement s’appliquer à la forme sémantique d’un texte et lui sacrifier la vie de ce texte […] ? […] le souci est de ne pas trahir l’auteur quant à l’effet produit sur le public. Un contresens peut passer la rampe : une fausse note risque de faire de la pièce un four." (50-52, 1985) En effet, l’effet produit sur le lecteur était la préoccupation du regretté Kim Thompson, traducteur et éditeur chez Fantagraphics, qui a souligné, en 2010, son désir d’éliminer tout ce qui « sounds goofy or weird or whatever » (sonne étrange ou maladroit ou quelque chose de ce genre) dans ses traductions de bande dessinée. Mais ce désir est-il universel ? Notre hypothèse présume que, en fait, en traitant des textes sources en tant que prose, la fidélité à la forme et au sens littéral est préférée à l’adaptation à l’oreille du lecteur cible. Par conséquent, on peut dire qu’il existe une sorte de tyrannie des mots qui inhibe la cohérence des textes cibles et, par extension, la créativité des traducteurs et éditeurs.Cette thèse vise à analyser les observations faites par Sinagra dans sa thèse récente, prolonger nos propres recherches sur le rôle participatif du lecteur et l’aspect illusoire du média (Cf. « La traduction de l’illusion de son dans la bande dessinée », 2014), mettre en évidence la pertinence des textes théoriques sur l’adaptation d’œuvres dramatiques dans l’univers de la bande dessinée et ainsi l’éloigner du domaine cinématique, interviewer des professionnels du secteur, analyser le succès commercial des traductions sur le marché anglo-saxon et les implications pour l’avenir.Notre travail se déroulera en deux temps. D’abord, nous sélectionnerons des titres ayant gagné au moins une nomination aux prix anglo-saxons pour la bande dessinée étrangère et ayant été traduit par les traducteurs les plus primés du neuvième art (Kim Thompson, Alexis Siegel, Randy Lofficier, Edward Gauvin, etc.) Ce corpus fera alors l’objet d’une analyse qui évaluera la distance entre traduction littérale et adaptation, entre calque et réécriture totale, pour chaque texte. Ensuite nous demanderons au grand public anglophone, soit en interview soit en ligne avec un logiciel de sondage, d’évaluer des extraits pour leur cohérence en leur demandant de porter une appréciation. - voir sur theses.fr

Mémoire

Del cómic al cine : The Crow, de James O’Barr

In this brief study I will analyse the symbolic language of the films based on comics from a prac-tical point of view. I will use various theories and analysis to show the vital importance of the image to translate a text, both in a film and in a comic.