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Dossier - La bande dessinée sur scène

Camille Cimper

Apparu en France dans les années 2000, le « concert dessiné » est l’un des événements phares des festivals de bande dessinée. Cette formule novatrice consiste en une démonstration au cours de laquelle un artiste dessine en direct sur de la musique jouée en live, alliant son et image dans une dynamique vivante et immersive. À ce jour, beaucoup de festivals proposent ce type d’animation pour attirer les visiteurs et leur proposer des moments dynamiques et divertissants.

Ce dossier de Neuvième Art explore les formes très différentes que peut prendre la bande dessinée sur scène. Hybridée à d'autres formes et pratiques artistiques, la bande dessinée sur scène constitue un laboratoire d'inventions particulièrement riche. Neuvième Art en explore les racines et les manifestations variées.

Quand le dessin devient spectacle

En septembre 2021, Camille Cimper présente pour la première fois Pink Leaves, un récit graphique et musical. A la suite de cette expérience, elle décide d’entreprendre un mémoire de fin d’étude sur le sujet et je découvre rapidement que le secteur se développe peu. Pour Neuvième Art, elle décide de partager plus largement ce sujet passionnant et de transmettre la culture du dessin live à travers le prisme de la chorégraphie et du jeu théâtral…

Lire l'article introductif de Camille Cimper.

Chalk talk, lightning sketches et dessin animé : aux origines du dessin spectacle

Inventé à la fin du XIXe siècle, aux États-Unis, le chalk talk, ou conférence à la craie, fait du dessin réalisé en public un véritable art de la scène. De nombreux dessinateurs s’emparent de cette nouvelle forme de spectacle qu’accueillent les tournées de vaudeville act : leurs performances dessinées, au carrefour du music-hall, de la vulgarisation savante et de la prédication modale, exercent une grande influence, que l’on retrouve en particulier dans les premiers pas du dessin animé, et qui constitue probablement le lointain ancêtre de nos modernes concerts dessinés.

Lire l'article de Laurent Gerbier

Les premiers concerts de dessins à Angoulême. Entretien avec Benoît Mouchart

Actuel directeur éditorial de Casterman, Benoît Mouchart a été le directeur artistique du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême (FIBD) de 2003 à 2013. A l’origine des premiers spectacles dessinés du Festival, il revient pour Neuvième Art sur la création des « concerts de dessins » dans un entretien avec Camille Cimper.

Lire l'entretien avec Benoît Mouchart sur les premiers concerts de dessin à Angoulême.

Le spectacle dessiné bordelais : portrait d'une scène dynamique

Au fil des expérimentations et des collaborations d’artistes, la ville de Bordeaux et ses alentours se sont imposés comme une scène particulièrement active dans la création de spectacles dessinés. C'est en s'appuyant sur une série d’entretiens que Sarah Ayadi sur l'engouement des artistes bordelais pour cette pratique et sur les conditions de son essor.

Lire l'article de Sarah Ayadi sur le spectacle dessiné bordelais.

La facilitation graphique - entretien avec Morgane Parisi

La facilitation graphique consiste pour un dessinateur à synthétiser ou animer un sujet lors d’une conférence sur un thème donné. Contrairement au concert dessiné qui peut comporter un temps de création et de répétition, la facilitation graphique se pratique spontanément, lors d’évènements uniques. Cependant, existe-il des ressemblances entre ces deux formules ? Pour en discuter, Camille Cimper a demandé à Morgane Parisi, autrice basée à Angoulême, de partager sa pratique du dessin humoristique en conférences.

Lire l'entretien avec Morgane Parisi, mené par Camille Cimper.

Dessin vivant : notice

L’appellation de dessin vivant  recouvre une diversité de pratiques assez large. 
La forme la plus fréquente et la mieux installée de dessin vivant est évidemment la dédicace. Si elle participe d'une logique de collection, la dédicace est également une forme de performance.

Virtuosité et performance nous renvoient aussi au métier de dessinateur forain exercé par Winsor McCay au début du siècle dernier, impressionnant les badauds par son incroyable talent qu’il mettait en spectacle. Avant lui, d’autres dessinateurs avaient développé des spectacles de lightning sketches, traçant et faisant évoluer des images, à la craie, sur un tableau noir, au fil d’un discours souvent humoristique.

La télévision s’est emparée de façon assez précoce du potentiel spectaculaire du dessin vivant. L’émission Tac au tac, proposée et animée entre 1969 et 1975 par Jean Frapat, a vu passer de grands noms du neuvième art, de Morris à Pratt en passant par Giraud, Franquin, Gotlib, Uderzo ou Bretécher. On assiste depuis quelques années à une réappropriation des dispositifs inventés dans l’émission Tac au tac, notamment par les festivals de bande dessinée : Battles au festival d’Angoulême, Exquises esquisses au « Pulp Festival » de la Ferme du Buisson, etc. Toutes ces manifestations sont des héritières parfois revendiquées de l’émission de Jean Frapat. Le dessinateur y est présenté comme un performer, dont on attend qu’il déploie son style personnel, qu’il épate le public par sa virtuosité et qu’il le surprenne par les détours qu’il ménage dans le dévoilement progressif de son dessin.

Lire la notice de Pierre-Laurent Daurès dans le Dictionnaire esthétique et thématique de la bande dessinée. 

Pour aller plus loin

Diffusé d’août 1969 à octobre 1975, Tac au Tac a marqué toute une génération de spectateurs. En novembre 2022, une journée d'études a analysé l'émission et son impact