[juin 2024]
On entend souvent, lorsqu’on est enfant, qu’« Il ne faut pas jouer avec la nourriture ». L’origine de cette maxime se perd dans le temps mais on imagine très bien sa raison : respecter la nourriture et le travail de ceux qui la préparent. Autrement dit, manger est une affaire sérieuse. Cette mentalité n’est sûrement pas étrangère au traitement de la nourriture dans les œuvres humoristiques franco-belges. Soit la nourriture n’est utilisée qu’en tant que contexte. Le repas est en effet un ressort souvent utilisé pour mettre en avant les personnalités et interactions des personnages : on pense alors au repas qui introduit l’histoire des Lauriers de César ou encore le petit déjeuner avec la grand-mère de Lou dans La Cabane. Soit, la nourriture est utilisée pour caractériser un personnage comique, tels que ceux décrit par Claude Fischler dans La symbolique du gros (Fischler, 1987, p. 255-278) : on peut songer à Hugo dans Titeuf ou Averell dans Lucky Luke. On constate alors que la nourriture entoure et contextualise la comédie dans l’humour franco-belge mais n’est pas le sujet central.