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christopher reeve est superman :
résumé d’une tétralogie

Gilles Colas

[mars 2010]

1978 : Superman, the movie (Superman, le film)

réalisé par Richard Donner, avec Christopher Reeve, Margot Kiddder, Marlon Brando, Gene Hackman, Ned Beatty, Glenn Ford, Jackie Cooper…

La planète Krypton, dans un autre système solaire. Sommité scientifique, Jor-El fait échouer le putsch du général Zod et ses deux complices, aussitôt emprisonnés dans la zone fantôme – modernes limbes en deux dimensions errant dans l’espace. Jor-El échoue en revanche à convaincre ses pairs de l’imminente explosion de Krypton. Afin de sauver son fils unique Kal-El, il place le nouveau-né dans une sonde spatiale à destination de la Terre. Après l’explosion de sa planète natale, Kal-El atterrit devant un couple de fermiers américains, les Kent, qui le recueillent et le rebaptisent Clark. Grandissant dans la petite bourgade de Smallville, le garçon apprend ses origines extraterrestres et les pouvoirs surhumains que lui confère le soleil jaune. Après la mort de son père adoptif, il découvre en arctique la forteresse de la solitude, vestige de la civilisation kryptonienne qui lui permet de communiquer avec ses défunts parents naturels. Kal-El décide de protéger l’humanité, sous le costume de Superman. Dès lors, Clark Kent demeurant modeste journaliste au sein de la grande cité Metropolis, l’« homme d’acier » se révèle au monde par divers exploits et accorde une interview à la reporter Loïs Lane – sans toutefois trahir son identité secrète. Criminel mégalomane, Lex Luthor tente bientôt d’éliminer Superman grâce à un fragment de kryptonite, météorite constituant son talon d’Achille. Le super-héros parviendra néanmoins à endiguer l’apocalypse sismique déclenchée par son ennemi juré, et même à ressusciter Loïs en inversant l’axe de rotation de la planète bleue.

Droits réservés

1980 : Superman 2 : the adventure continues (Superman 2 : l’aventure continue)

réalisé par Richard Lester [1], avec Christopher Reeve, Margot Kiddder, Gene Hackman, Terence Stamp, Sarah Douglas, Jack O’Halloran, Jackie Cooper…

S’opposant à des terroristes menaçant de faire sauter la tour Eiffel, Superman expédie dans l’espace la bombe nucléaire dérobée par les criminels. L’explosion libère de la zone fantôme le général Zod et les deux autres survivants de Krypton. Découvrant leur force née de ce nouveau système solaire, ils décident d’asservir la race humaine. De son côté, Loïs Lane perce l’identité secrète de Superman : le surhomme n’est autre que Clark Kent, son collègue journaliste. Par amour pour la jeune femme, Kal-El abandonne sa destinée de super-héros, par une transformation qui fait de lui un homme comme les autres. Mais la dictature instaurée par Zod à l’échelle mondiale, avec la complicité de Lex Luthor, interrompt cette rêverie amoureuse : regagnant avec peine ses pouvoirs, Superman s’oppose au trio maléfique. Inférieur en nombre, il vaincra toutefois ses ennemis au cœur de la forteresse de la solitude. Clark Kent renonce enfin à sa bien-aimée souffrant de leur idylle impossible, par un baiser qui fait oublier à Loïs tous ces événements.

1983 : Superman 3 parfois sous-titré Superman vs Superman (Superman 3)

réalisé par Richard Lester, avec Christopher Reeve, Richard Pryor, Annette O’Toole, Robert Vaughn, Annie Ross, Pamela Stephenson, Jackie Cooper…

Alors que Clark Kent retrouve pour un temps Smallville et Lana Lang (son platonique amour de jeunesse), Gus Gorman, chômeur en fin de droits, se découvre un génie rare pour la programmation informatique. Ross Webster, magnat industriel et financier, ne tarde pas à exploiter ce don afin de contrôler l’économie mondiale. Contrecarrés dans ces projets par Superman, Webster et sa soeur créent un succédané chimique de kryptonite. Cette roche synthétique, sans foudroyer le surhomme, modifie toutefois sa personnalité jusqu’à l’arrogance puis au vice. Devenu nocif pour l’humanité, Superman est mis au ban des nations. Pris de boisson, il livre un combat physique autant qu’allégorique avec Clark Kent, dont ce dernier sort vainqueur [2]. Réhabilité dans l’opinion publique, l’homme d’acier affronte les Webster et un colossal ordinateur rapidement incontrôlable, créé par Gorman dont la prise de conscience permettra à Superman de triompher du Golem cybernétique.

1987 : Superman 4 : the quest for peace (Superman 4 : le face-à-face)

réalisé par Sidney J. Furie, avec Christopher Reeve [3], Margot Kiddder, Gene Hackman, Mark Pillow, Mariel Hemingway, Sam Wanamaker, Jackie Cooper...

Clark Kent et Loïs Lane subissent le rachat du quotidien Daily Planet par le démagogique David Warfield et sa fille Lacy, alors que la Guerre Froide atteint un seuil critique. A l’appel d’un petit garçon, Superman annonce à la tribune de l’ONU sa décision de débarrasser la planète de toutes les ogives nucléaires, qu’il envoie bientôt brûler dans le soleil. Ce faisant, il contribue malgré lui à la nouvelle invention de Lex Luthor évadé du bagne : l’homme nucléaire. Cette créature puisant ses pouvoirs dans l’énergie solaire, garant d’un gigantesque trafic d’armes atomiques orchestré par Luthor, blesse gravement le super-héros au terme d’un combat en différents points du globe. Quand le monstre s’en prend à Lacy Warfield, Superman convalescent parvient à le traquer jusque sur la lune, avant de l’enfermer dans un réacteur nucléaire. Le fils de Krypton propose pour finir aux terriens d’œuvrer eux-mêmes à la paix mondiale.

Article publié dans neuvièmeart 2.0 en mars 2010.

[1] Le tournage avait été largement entrepris par Richard Donner dans la continuité du premier volet – cette suite étant de ce fait évoquée ici comme part intégrante d’un diptyque. Remercié par ses commanditaires, Donner fut remplacé par Richard Lester contre l’avis de plusieurs comédiens, dont Marlon Brando se retirant en conséquence du projet et obtenant l’abandon de toutes ses scènes. Gene Hackman rechignant à tourner sous la direction de Lester, une doublure fut employée pour certaines apparitions de Lex Luthor. (Margot Kidder, contestant l’éviction de Donner, verra son personnage de Loïs Lane réduit à une furtive apparition dans Superman 3 du même Lester). Nombre de séquences durent être retournées, d’autres ajoutées, et Lester imposa son propre montage. Il faudra attendre 2006 et le DVD Superman 2 : the Richard Donner cut pour un aperçu significatif de ce qu’eût été le film pensé par le réalisateur initial.

[2] Cette dualité diabolique du super-héros, et d’autres séquences jugées effrayantes, motivèrent quelques sévères critiques, et le film fut officiellement déconseillé aux trop jeunes spectateurs dans quelques pays anglo-saxons. Une raison vraisemblable, outre la part de comédie due à Richard Pryor et désapprouvée par les comics-fans, à son modeste classement au box-office.

[3] Ce quatrième épisode, produit par Cannon nouvellement détentrice des droits d’adaptations cinématographiques du super-héros, associa pour la première fois le comédien à l’écriture d’un scénario.