un paese di calabria

Shu Aiello, Catherine Catella
mercredi 4 | jeudi 5 | vendredi 6 | samedi 7 | dimanche 8 | lundi 9 | mardi 10 |
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20:30* |
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séance spéciale : * soirée en partenariat avec l’association "Baobab" et "Amnesty international" - tarif préférentiel 3,50 € |
synopsis
notes de production
C’est une bouffée d’espoir, un souffle d’optimisme qui nous arrivent de Calabre, cette pointe de la botte italienne, pas touristique pour une lire, contrairement à la Sicile toute proche. Plus précisément d’un petit village à l’intérieur des terres, Riace (1). Un village frappé, comme beaucoup d’autres dans le coin, par un exode rural qui ne date pas d’hier, dans cette région agricole et pauvre qui fut longtemps une très importante terre d’émigration, grossissant une diaspora calabraise particulièrement nombreuse en France, mais surtout aux Usa - au point que les Calabrais sont plus nombreux hors d’Italie que dans leur région d’origine.
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Riace
A Riace, il s’est passé à la fin des années 1990 quelque chose d’improbable qui a inversé la tendance : un premier arrivage de 200 Kurdes sur les côtes, à quelques kilomètres. Et au lieu du rejet, ou de la simple compassion, l’idée de génie des habitants et de l’incroyable maire, Domenico Lucano : considérer les nouveaux arrivants comme une véritable chance pour le village et leur proposer de s’installer tous en réhabilitant les maisons abandonnées (2). Un coup de jeune salutaire pour la petite communauté, à l’époque largement composée de retraités ! Pas loin de vingt ans plus tard, Riace est devenu un exemple mondial d’accueil intelligent des migrants, qui ont grandement contribué à faire renaitre un village dans une société recomposée, respectueuse autant des traditions que des cultures des nouveaux arrivants…
(2) https://www.franceinter.fr/emissions/les-histoires-du-monde/les-histoires-du-monde-31-mars-2016
Les deux réalisatrices marseillaises Catherine Catella et Shu Aiello se sont immergées au cœur de cette passionnante expérience en se nourrissant de leur origines calabraises. Elles superposent aux images d’aujourd’hui le récit en voix off de la grand-mère de l’une d’elles, partie de Calabre dans les années 1930 pour rejoindre le Sud de la France, rappelant intelligemment qu’autrefois les immigrés c’étaient eux, ces Italiens qui sont aujourd’hui confrontés à l’arrivée massive des migrants…
La caméra attentive et discrète des deux réalisatrices sait capter le quotidien tantôt drôle, tantôt touchant de cette cohabitation heureuse : autour d’un jeu de dames, la complicité entre un vieux Calabrais parlant à peine italien et un des premiers Kurdes arrivés au village ; ces messes improbables dans un pays très catholique où le curé, pourtant peu enclin à l’œcuménisme, a fini par inviter chacun à s’exprimer selon sa religion ou sa culture ; l’effervescence créée par des enfants fraichement arrivés d’ Égypte ou de Syrie dans une école autrefois moribonde… Sans angélisme (le film ne fait l’impasse ni sur la menace de la ’ndrangheta (3), l’implacable mafia calabraise, ni sur l’aspiration d’une partie des plus jeunes migrants à quitter Riace pour les grandes villes), Paese di Calabria est une formidable leçon d’optimisme pragmatique et humaniste à l’encontre de tant de politiques d’exclusion démagogues.
http://www.cinemas-utopia.org/bordeaux/index.php?id=3773&mode=film
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/%27Ndrangheta
Riace (1), petit village de Calabre le long des côtes méditerranéennes. C’est sur l’une des plages de ce front de mer qu’échoue un bateau rempli de réfugiés kurdes en 1998. En ce temps, ce beau lieu, qui trône sous un tranquille soleil de plomb, est progressivement déserté par ses habitants et par leur dynamisme, voyant ses villageois vieillir et ses bâtisses tomber en ruines. Les réfugiés débarqués sont accueillis par la municipalité locale comme une possibilité pour Riace de renaître, et non comme de lourds fardeaux à porter. Presque vingt ans plus tard, alors que des milliers de bateaux franchissent les eaux de la Méditerranée pour fuir leur pays, le village apparaît comme un épiphénomène réjouissant qu’on aimerait voir se systématiser davantage. Les maisons tombées en déshérence ont été réhabilitées, sans être une manne économique, des commerces revivent peu à peu et au détour d’une terrasse de café, on peut entendre parler italien, calabrais ou certaines langues du Ghana dans un heureux mélange générationnel...
http://www.iletaitunefoislecinema.com/critique/7223/un-paese-di-calabria
Shu Aiello
http://www.imdb.com/name/nm0014520/
Catherine Catella
http://www.imdb.com/name/nm1135587/