en attendant les hirondelles

Karim Moussaoui
mercredi 13 | jeudi 14 | vendredi 15 | samedi 16 | dimanche 17 | lundi 18 | mardi 19 |
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21:00 |
18:45 |
mercredi 20 | jeudi 21 | vendredi 22 | samedi 23 | dimanche 24 | lundi 25 | mardi 26 |
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18:30 |
11:00* |
20:45* |
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séance spéciale : * samedi 11h00 matinale 3,50 € * mardi 20h45 dernière séance |
synopsis
notes de production
Karim Moussaoui a voulu que les histoires racontées dans son film évoluent dans le contexte actuel d’une Algérie sortant d’une décennie sanglante dont les traumatismes sont encore vivaces aujourd’hui. Le metteur en scène explique : à l’orée du 21ème siècle, l’Algérie sort d’une décennie sanglante dont les traumatismes sont encore vivaces aujourd’hui. De nouveaux modes de vie et de pensée s’installent et nous vivons, en quelque sorte, sans nous soucier de l’avenir, sans perspectives, dans un état d’amnésie heureuse. Mais ce système atteint vite ses limites. Une certaine détresse qui persistait en nous, figée dans le temps, ressurgit.
Le scénario de En attendant les hirondelles est porté par une série de portraits d’hommes et de femmes aux prises avec la vie, le quotidien et l’Histoire récente de l’Algérie. Ce sont des personnages ordinaires et les événements auxquels ils sont confrontés sont imaginaires mais vraisemblables, inspirés par la propre observation personnelle de Karim Moussaoui. Ce dernier précise : il ne s’agit pas ici pour moi de décrire la société, mais d’évoquer les aspects qui m’interpellent : l’endroit même où le cours du changement est bloqué. J’ai tenté d’examiner tous les possibles auxquels nous sommes confrontés, et comment nous pouvons être créateurs de nos multiples vies.
Karim Moussaoui a opté pour une trame en trois récits pour qu’il puisse mieux, à travers ces trois histoires, traverser le pays dans toute sa diversité. Le réalisateur précise : cette multiplicité des personnages, avec, en marge des récits, des digressions qui révèlent ou suggèrent d’autres situations possibles, me permet d’embrasser les questions majeures qui m’interrogent dans mon pays. Les traiter en une seule histoire aurait constitué une singularité, tandis qu’en trio ils dessinent un regard global effaçant ainsi une éventuelle idée d’exception.
Pour suggérer cette idée selon laquelle En attendant les hirondelles dissèque un territoire, le récit a conduit Karim Moussaoui et son équipe du nord vers le sud du pays. Les personnages du film évoluent ainsi dans des paysages toujours en mouvement : la banlieue et le centre-ville d’Alger, les vastes terres semi-arides des Aurès (1), les routes aménagées à la va-vite en relais à la faveur des récentes constructions autoroutières.
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Aur%C3%A8s
Dans différents décors aussi : un intérieur bourgeois, un appartement modeste, un hôpital, un hôtel ordinaire, une boîte de nuit, une baraque dans un bidonville… Autant de lieux suffisamment divers pour rendre compte de l’Algérie d’aujourd’hui. Je ne cherche ni à enlaidir ni à embellir les lieux ou les personnages, ni surtout à souligner tel ou tel détail qui conforterait, des préjugés ou clichés. J’ai voulu que mon regard, soit une observation dynamique, agissante, parfois poétique, mais jamais définitivement tranchée, raconte le cinéaste.
Trois histoires dont les personnages se relaient pour nous emmener dans un voyage du Nord au Sud du pays, du centre-ville léché d’Alger, à sa banlieue lépreuse, des paysages semi-désertiques des Aurès (1) aux constructions autoroutières toutes neuves, des intérieurs bourgeois aux bidonvilles perdus au milieu de nulle part, trois situations qui soulignent avec tact et intelligence, le risque qu’il y a à renoncer à ce qui est dans l’ordre des choses, même si c’est à l’encontre des rêves auxquels on aspire. Loin de tout préjugés ou jugement, Karim Moussaoui fait le choix d’images délicatement suggérées plutôt que de grandes envolées lyriques. Il enveloppe ses personnages dans une bulle d’empathie et de bienveillance communicative propre à créer une osmose immédiate entre le film et les spectateurs. Les mouvements de caméra alliés à la musique et à la fluidité des corps nous immergent dans une atmosphère d’émotion et de réflexion. La fin fait entrer un nouveau personnage, maillon supplémentaire d’une chaîne qui ne doit pas s’interrompre sous peine d’annihiler tout espoir de progrès. Une bien jolie façon d’affirmer que l’évolution d’une société passe davantage par l’engagement des individus que par le bon vouloir de l’État.
https://www.avoir-alire.com/en-attendant-les-hirondelles-la-critique-du-film
(...) fort heureusement, c’est par le cinéma encore, que ce jeune cinéaste lucide qui croit dans la beauté et dans la force du sentiment amoureux pour faire évoluer les choses, nous montre dans son film que son espoir personnel de libération de cette paralysie générale passe par la vitalité de la jeunesse algérienne : dans une surprenante séquence musicale située dans un paysage aride, un groupe de danse moderne où figurent autant de filles que de garçons, fait irruption et vient s’inscrire de façon indépendante et inattendue, entre les trois récits : le rythme coloré, dynamique et porteur d’espoir de cette séquence vient alors brusquement en contrepoint du ton désenchantée et mélancolique de En attendant les hirondelles : un film dont la délicatesse et la subtilité d’approche font du jeune Karim Moussaoui, dans sa spécificité algérienne, un héritier prometteur des grands maîtres de l’expression pure par l’image et l’écoulement du temps, que furent entre autres, deux anciens lauréats de la Palme d’or, l’Italien Michelangelo Antonioni (2), et beaucoup plus récemment le turc Nuri Bilge Ceylan (3), et dont on souhaite au jeune cinéaste algérien, à force de créations nouvelles, d’aboutir au même destin. On comprend mieux au terme de ce beau film la signification du titre choisi par le réalisateur. On sait de longue date qu’une seule hirondelle ne fait pas le printemps (4), mais ces nombreuses hirondelles tant attendues ici, évoquent de toute évidence pour le spectateur l’espoir d’un autre printemps arabe (5) possible, réussi celui-là, qui secouerait les pesanteurs politiques sociales ou religieuses encore imposées par la vieille garde, pour ouvrir enfin une voie libératrice à la jeunesse. Et cela à travers une œuvre où ce n’est plus le discours politique, mais bien l’art du cinéma, qui éveille les émotions et les consciences.
http://www.jeuneafrique.com/442802/culture/cannes-attendant-hirondelles-revele-nouveau-cineaste-algerien-lucide-desenchante/
(2) http://www.citebd.org/spip.php?film1866
(3) http://www.citebd.org/spip.php?film1282
(4) Une seule hirondelle ne fait pas le printemps ; un seul acte moral ne fait pas la vertu (Aristote)
https://www.citation-du-jour.fr/citation-aristote/seule-hirondelle-fait-printemps-seul-633.html
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/Printemps_arabe
Karim Moussaoui
Né en 1976 à Jijel.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Karim_Moussaoui
Maud Ameline
voir fiche du film L’Indomptée
http://www.citebd.org/spip.php?film1755
David Chambille
voir fiche du film La Forêt de Quinconces
http://www.citebd.org/spip.php?film1728
Mohamed Djouhri
http://www.imdb.com/name/nm6559894/
Sonia Mekkiou
http://www.imdb.com/name/nm1139545/
Mehdi Ramdani
http://www.imdb.com/name/nm4561504/
Nadia Kaci
voir fiche du film Lola Pater
http://www.citebd.org/spip.php?film1930
Hania Amar
http://www.imdb.com/name/nm5684682/
Hassan Kachach
http://www.imdb.com/name/nm5643989/
Samir El Hakim
http://www.imdb.com/name/nm3816263/
Chawki Amari
https://fr.wikipedia.org/wiki/Chawki_Amari
voir aussi fiche du film Fatima
http://www.citebd.org/spip.php?film1531
Aure Atika
voir fiche du film La Faute à Voltaire
http://www.citebd.org/spip.php?film510