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Joseph Losey
mercredi 18 | jeudi 19 | vendredi 20 | samedi 21 | dimanche 22 | lundi 23 | mardi 24 |
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21:00* |
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séance spéciale : * ciné mardi : "M le mythique" - couplé avec "M le maudit" - tarif préférentiel 2 films = 7 € - séance animée avec Hidden circle - soirée dans le cadre du spectacle "M le méchant" à la Nef le 25 mai |
synopsis
notes de production
Le film est une reprise exacte, pour la plupart des séquences, du scénario de M le maudit de Fritz Lang (1). L’action est transposée dans les décors naturels de la ville de Los Angeles ; le fait de tourner le film en extérieurs le métamorphose en un véritable film noir américain, et le film de Losey a sa propre force.
(1) http://www.citebd.org/spip.php?film1692
Le metteur en scène Joseph Losey se souvient : je parlai avec Fritz Lang (1), à qui cette idée de remake ne plaisait pas beaucoup. A moi non plus. Le producteur, Nebenzal (2), déclara qu’il ne pourrait pas faire accepter le film au Breen office, chargé du contrôle des films, puisqu’il s’agissait d’un meurtre sexuel, à moins de suivre strictement le scénario original, qui était un classique. J’avais donc le problème d’être fidèle à la structure du scénario original, tout en le situant à Los Angeles, ce qui est assez incohérent. J’avais aussi sur un criminel sexuel un point de vue différent de celui qu’avait Fritz Lang vingt ans plus tôt : lui le voyait comme un monstre qu’allaient juger les criminels et les membres des bas-fonds.
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Seymour_Nebenzal
Avant de choisir Joseph Losey à la mise en scène, le producteur Seymour Nebenzal (2) avait sollicité Douglas Sirk (3) qui accepta à condition de pouvoir réécrire l’histoire de ce tueur d’enfants. Ce qui était impossible et même si Losey voulait lui aussi changer l’histoire d’origine, c’est lui qui fut finalement choisi pour faire ce remake.
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Sirk
Je suis très fier d’un certain nombre de choses dans ce film, en particulier de l’interprétation de David Wayne et de quelques autres, de beaucoup de décors que je trouve absolument fabuleux, que l’on avait jamais vus dans un film hollywoodien et que l’on a jamais revus depuis. Certaines des vieilles maisons où vit "M" et celle avec l’escalier en colimaçon, où habite l’enfant au ballon, étaient au bord d’un tunnel qui menait aux bas quartiers de Los Angeles. Je crois qu’elles ont été démolies depuis mais elles étaient très belles et très extraordinaires.
Joseph Losey
En 1950, lorsque la réalisation du remake de M le maudit (1) lui est proposé, Joseph Losey a déjà tourné quatre films - dont le tout premier, Le Garçon aux cheveux verts (4), reste l’un des plus célèbres de sa carrière. Ce n’est pas une mince affaire de décider si Joe Losey, metteur en scène de théâtre respecté sur la côte Est mais cinéaste encore jeune à Hollywood, a véritablement choisi ce film. Entre la nécessité de travailler, notamment pour échapper à l’étau des anticommunistes qui lui tournent autour (il quittera les États-Unis après la superbe réalisation qui suivra, La Grande nuit) (5), et les projets qui se feront sans lui (L’Équipée sauvage (6) et Le Train sifflera trois fois) (7), Losey a signé, il doit tourner. Ce sera donc le remake de M le maudit (1), vingt ans après le film de Fritz Lang, Celui-ci est envisagé sans débordement d’enthousiasme mais sans excès de timidité : quoique déjà considéré par tous comme un chef d’œuvre absolu, le film de Lang (1) ne fait pas peur à Losey, diablement excité à l’idée de tourner dans les extérieurs de Los Angeles, dans le quartier de Bunker hill en particulier. Ni les réticences de Fritz Lang, ni la présence de Peter Lorre (1), qui rôde dans les studios de Hollywood à la même époque, ne l’impressionnent : il accepte de transposer le récit du tueur d’enfants dans l’Amérique des fifties, avec Seymour Nebenzal (2), producteur du premier M et compagnon d’exil de Lang aux Usa. Le seul obstacle incontournable, c’est celui de la censure : il ne pourra modifier le parcours du monstre créé par Lang. Pour autant, il ne se gênera pas pour donner une autre allure à la statue : même attitude, mais pas tout à fait le même visage (le nom du tueur en série a changé : Hans Beckert est devenu Martin W. Harrow)...
(4) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Gar%C3%A7on_aux_cheveux_verts
(5) https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Grande_Nuit
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27%C3%89quip%C3%A9e_sauvage
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_train_sifflera_trois_fois
J’avais […] sur un criminel sexuel un point de vue différent de celui qu’avait Fritz Lang vingt ans plus tôt : lui le voyait comme un monstre qu’allaient juger les criminels et les membres des bas-fonds. […] Mon point de vue était que la société est responsable de lui et qu’il est malade. Personne ne devait le juger, sinon un personnel médical qualifié et dans le cadre d’un procès légal. C’étaient donc deux attitudes de toute évidence radicalement contradictoires. C’est aux contradictions que le film doit ce qu’il a de bon, et aussi ses faiblesses. Ainsi parlait Losey de son remake américain de M le maudit (1), qu’il n’avait pas étudié : je n’ai pas fait de tentative pour l’imiter. Très contraint dans la réalisation du film, Losey ose un regard différent sur l’assassin, petit homme solitaire […] qui ne tue pas par cruauté, il aime les enfants qu’il tue. Cette approche n’est pas la moindre singularité de ce remake, qui reprend certes à son compte les fondamentaux du premier film (M est l’homme à abattre moins parce qu’il est le mal que parce qu’il perturbe le business as usual de la pègre) mais modifie le personnage, interprété par un acteur jeune au physique ordinaire, un man next door éloigné de l’expressivité vaguement monstrueuse d’un Peter Lorre. Certes, M séduit toujours les petites filles dans les fêtes foraines, mais le baby killer est fragile, il révèle une proximité sensible avec les enfants, avec leur monde et surtout leur perception du monde. Ce tueur paradoxal n’a de cesse de protéger ses proies : il les recouvre d’un manteau quand elles ont froid et va même jusqu’à leur demander pardon. Il est l’égal de ses victimes (qui ne sont pas souillées, nous est-il précisé d’emblée), dont il partage la mélancolie, la solitude et la vulnérabilité. Comme elles, et surtout avec elles, M aime contempler les vitrines où les petits trains tournent en rond ; rien n’est plus éloigné du monde des adultes que ce meurtrier traqué par des vandales, trouvant refuge parmi des mannequins muets comme des poupées. Ainsi la violence du tueur ne s’exprime à l’écran que sur les choses, dans un déchaînement absurde pour venir à bout de leur résistance obtuse, tandis que le hors-champ où se déroulent les meurtres est stylisé comme dans un film pour enfants - un ballon qui s’envole, un autre qui finit sa course au pied de la caméra.
Il ne faut toutefois pas s’y tromper : Joseph Losey, dans un film très noir d’une admirable qualité plastique (la restauration du film, en grande partie nocturne, restitue magnifiquement la sophistication des cadres et la précision des lumières d’Ernest Laszlo), ne livre pas une fiction de gauche compatissante, comme pourrait le laisser penser le point de vue de Losey lui-même sur son personnage. Lang avant lui avait travaillé aux côtés de Brecht (8) : Losey n’a pas le monopole de l’humanisme. S’il faut voir dans son criminel davantage une victime qu’un pur moment de cruauté, comme cela éclate dans le long plan séquence final, son propos n’en est pas moins lucide et pessimiste : le nazisme, arrière-plan de M le maudit (1) en 1931, a certes disparu (depuis peu), la société américaine enfante pourtant à son tour ses propres monstres. Parmi eux, la violence et la corruption sont sans doute les plus tenaces : elles sont omniprésentes dans le M de Losey, chez les policiers, les vauriens eux-mêmes et les politiciens, grandes gueules et petits bras. Le ridicule de la cohorte des vengeurs et des sermonneurs de tous poils (les psychiatres ne font pas défaut) dessinent un paysage ironique et dérisoire d’où le premier plan, le couple de l’homme et de sa victime, semble réchapper, intact dans sa pureté. D’autres figures fortes du drame - le chef de la pègre, l’avocat ivrogne - illustrent par ailleurs un refus du manichéisme qui fait de ce remake un des grands films noirs de l’époque - aux côtés notamment d’En quatrième vitesse (9) réalisé quatre ans plus tard par le premier assistant de Losey sur ce tournage : Robert Aldrich (10)...
http://www.critikat.com/actualite-cine/critique/9530.html
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertolt_Brecht
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/En_quatri%C3%A8me_vitesse
(10) http://www.citebd.org/spip.php?film1170
Joseph Losey
voir fiche du film The Servant
http://www.citebd.org/spip.php?film1453
Leo Katcher
Né le 14 octobre 1911 à Bayonne (New Jersey) et décédé le 27 février 1991 à Oceanside (Californie).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Leo_Katcher
Norman Reilly Raine
Né le 23 juin 1894 à Wilkes-Barre (Pennsylvanie), décédé le 19 juillet 1971 à Woodland Hills.
http://www.imdb.com/name/nm0706993/
Waldo Salt
Né le 18 octobre 1914 à Chicago, décédé le 7 mars 1987 à Los Angeles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Waldo_Salt
Thea von Harbou, Fritz Lang
voir fiche du film M le maudit
http://www.citebd.org/spip.php?film1692
Ernest Laszlo
voir fiche du film Le Voyage fantastique
http://www.citebd.org/spip.php?film1554
Michel Michelet
Né Mikhaïl Isaakovitch Levin à Kiev le 14 juillet 1894, décédé à Los Angeles le 28 décembre 1995.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Michelet
David Wayne
voir fiche du film Spéciale première
http://www.citebd.org/spip.php?film1380
Howard Da Silva
Né le 4 mai 1909 à Cleveland, décédé le 16 février 1986 à New York.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Howard_Da_Silva
Martin Gabel
voir fiche du film Spéciale première
http://www.citebd.org/spip.php?film1380
Luther Adler
Né le 4 mai 1903 à New York, décédé le 8 décembre 1984 à Kutztown (Pennsylvanie).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luther_Adler
Steve Brodie
Né à El Dorado (Kansas) le 21 novembre 1919, décédé à West Hills (Californie) le 9 janvier 1992.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Steve_Brodie
Raymond Burr
Né Raymond William Stacy Burr le 21 mai 1917 à New Westminster (Canada), décédé le 12 septembre 1993 à Sonoma (Californie).
Son attitude intrigue James Stewart et Grace Kelly dans Fenêtre sur cour, et pour cause...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Burr
Glenn Anders
Né le 1er septembre 1889 à Los Angeles, décédé le 26 octobre 1981 à Englewood (New Jersey).
http://www.imdb.com/name/nm0026011/
Karen Morley
Née Mildred Linton à Ottumwa (Iowa) le 12 décembre 1909, décédée à Los Angeles le 8 mars 2003.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Karen_Morley
Norman Lloyd
Né le 8 novembre 1914 à Jersey city.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Norman_Lloyd
http://www.imdb.com/name/nm0516093/
John Miljan
Né Jovan Miljanovic le 9 novembre 1892 à Lead city (Dakota du Sud), décédé le 24 janvier 1960 à Los Angeles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Miljan
Walter Burke
Né Lawrence) Burke le 25 août 1908 à New York, décédé le 4 août 1984 à Los Angeles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Walter_Burke
Roy Engel
Né le 13 septembre 1913 à St. Louis (Missouri), décédé le 29 septembre 1980 à Burbank.
http://www.imdb.com/name/nm0257140/
Bennyt Burt
Né le 26 mars 1900 à Chicago, décédé le 27 mai 1980 à Los Angeles.
http://www.imdb.com/name/nm0123409/
Lennie Bremen
voir fiche du film Spéciale première
http://www.citebd.org/spip.php?film1380
Jim Backus
Né le 25 février 1913 à Cleveland, décédé le 3 juillet 1989 à Los Angeles.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jim_Backus
Robin Fletcher
http://www.imdb.com/name/nm0282100/
Bernard Szold
http://www.imdb.com/name/nm0844212/
Jorja Curtright
http://www.imdb.com/name/nm0193591/