librairie : coup de projecteur sur l’apocalypse - la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
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librairie : coup de projecteur sur l’apocalypse

du 30 janvier au 3 février 2013, librairie de la Cité

La librairie de la Cité salue la naissance très attendue d’une nouvelle maison d’édition, témoignant du renouvellement constant du paysage éditorial : L’Apocalypse. Avec ses premiers livres, son responsable Jean-Christophe Menu dessine les contours d’un catalogue ambitieux et bigarré : Topor, Delfeil de Ton, Geneviève Castrée. Et aussi Sandrine Martin, Rachel Deville, François Henninger et Thomas Gosselin, tous anciens résidents de la maison des auteurs qui fête son dixième anniversaire.

coup de projecteur sur l’apocalypse


du 30 janvier au 3 février 2013
librairie de la Cité
quai de la Charente
Angoulême

dédicaces

avec les résidents de la maison d’auteurs publiés par cette nouvelle maison d’édition
jeudi 31 janvier
14h30 François Henninger et Thomas Gosselin + d'info
16h30 Rachel Deville et Sandrine Martin + d'info

au catalogue (sélection)

susceptible
de geneviève castrée

Geneviève Castrée, dessinatrice et musicienne d’origine québécoise, a auparavant publié des recueils de dessins et un livre-disque (Pamplemoussi) chez l’Oie de Cravan, des disques chez K records et des planches dans Lapin. Susceptible, qui paraîtra simultanément en anglais chez Drawn & Quarterly, est son premier projet de longue haleine : résolument autobiographique, elle y fait le récit de son enfance, enchaînant les saynètes dont la dureté contraste avec un dessin et des lavis tout en finesse. Ayant grandi au Canada dans les années 80 et 90, Geneviève décrit une relation mère-fille difficile, voire extrême, et comment à l’âge de quinze ans, elle décide de partir retrouver son père, punk anglophone parti dans la nature. Susceptible est un témoignage aussi fort que fragile sur la naissance d’une sensibilité artistique à fleur de peau, et une forte pierre à l’édifice de la bande dessinée autobiographique, ou intime et exorcisme ne sont pas des vains mots.

la montagne de sucre
de sandrine martin

Voici un ouvrage qui pourrait faire un cas d’école théorique : est-ce qu’un livre constitué d’un dessin par page, sans apparente continuité narrative, mais qui (malgré le fait que les protagonistes changent de visage) semble nous raconter quelque chose quand même, peut être considéré comme de la bande dessinée ? La bonne nouvelle, c’est que La Montagne de sucre est tellement au-delà de ces questions qu’elle les rend caduques. Sandrine Martin nous évoque, en autant de magnifiques petits tableaux au crayon, la rencontre, les entrechats, l’idylle, la désillusion, la rupture. Parfois réalistes, parfois métaphoriques, oscillant entre le sublime et l’humour noir, Sandrine Martin nous offre tout simplement un extraordinaire livre sur l’amour. Ce qui, on en conviendra, n’est pas donné à tout le monde.

les lundis
de delfeil de ton

Tome 1 (1975-1977)
Les Lundis de Delfeil de Ton rythment Le Nouvel Observateur depuis plus de 35 ans. Cette chronique exceptionnelle dans l’histoire de la presse française, tant par sa longévité que par son incomparable verve, a nourri deux générations de lecteurs. Venu d’Hara-Kiri et de Charlie Hebdo (mais aussi premier rédacteur en chef de Charlie Mensuel), Delfeil de Ton n’a cessé de tirer à boulets rouges sur la bêtise, les injustices et les hypocrisies. En commençant la publication de l’intégralité de ces Lundis, L’Apocalypse se lance dans une entreprise aussi pharaonique que salutaire. Ce premier volume (1975-1977) nous transporte dans les années Giscard, quand la peine de mort existait encore ou quand le mobilier urbain Decaux faisait son apparition, aussitôt épinglé par Delfeil qui nous rappelle comment certaines dégueulasseries d’aujourd’hui ont commencé. Rien dans la presse nationale n’a eu la véhémence et le panache stylistique des Lundis de Delfeil de Ton : la publication en librairie de ce monument littéraire et politique est un événement.

lutte des corps et chute des classes
de françois henninger et thomas gosselin

François Henninger et Thomas Gosselin, tous deux par ailleurs auteurs complets, ont commencé ensemble ce feuilleton dans la dernière formule de la revue Lapin. Basé sur des faits historiques réels, faisant intervenir des agents doubles au sein des services secrets britanniques travaillant pour l’avènement d’une société communiste, ce livre pourrait développer une fiction classique, mais l’intrigue et sa mise en scène sont tout le contraire de classiques. Ces espions théorisent autant sur le prolétariat que sur l’homosexualité, le dessin oscille entre minimalisme et extrême hachurage, les mises en pages sont d’une inventivité qui transforment cette fiction en prétexte. L’enjeu de cette bataille secrète devient celui de la bande dessinée dans laquelle nous sommes plongés, la désagrégation du signe correspondant à celle de l’univers connu. Que ce soit l’époque de la guerre froide ou le monde d’aujourd’hui, Lutte des corps et chute des classes semble nous donner une illustration de la fin de l’Histoire, avec un humour et un modernisme rares.

l’heure du loup
de rachel deville

En bande dessinée, le récit de rêve est un exercice probablement encore plus périlleux que l’autobiographie. Avec cet imposant recueil de rêves, Rachel Deville réussit ce tour de force de proposer une transposition aussi personnelle qu’universelle d’une vingtaine de cauchemars tout aussi denses que narratifs. Son traité au crayon charbonneux, ses mises en pages dilatées et le minimalisme du personnage de la rêveuse font que nous accomplissons l’expérience rare de rentrer dans l’inconscient onirique et angoissant de son auteur. Peu d’ouvrages seront parvenus à marier ainsi rêve et bande dessinée, qui font pourtant bon ménage, depuis Le Cheval blême de David B, jusqu’au récent Rêveur captif de Barthélémy Schwartz. L’Heure du loup, réalisé à la maison des auteurs d’Angoulême, est le premier livre en France de Rachel Deville, dont l’ouvrage Lobas était paru en 2007, directement en espagnol chez Sinsentido.

l’apocalypse chez cax

Lieu consacré à l’art (contemporain) et au design contemporain, situé à Angoulême, Chez Cax La Galerie accueille L’Apocalypse et expose les planches originales de Sandrine Martin, Rachel Deville, François Henninger et Thomas Gosselin, du 31 janvier au 28 février 2013, 37 rue du Sauvage, Angoulême.