piège pour cendrillon

Andre Cayatte
mercredi 1er | jeudi 2 | vendredi 3 | samedi 4 | dimanche 5 | lundi 6 | mardi 7 |
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20:30* |
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séance spéciale : * cité-club, en présence d'Eugénie Filho et Jérôme Soulet, tarif : 4€ |
synopsis
notes de production
Genèse du projet
André Cayatte entreprend une adaptation de l’affaire Caryl Chessman, un américain condamné pour enlèvement, exécuté en 1960 après douze ans passés dans le couloir de la mort. Le scénario est co-écrit avec Dominique Lapierre, un journaliste ayant publié un livre sur Chessman et présent au moment de son exécution en chambre à gaz. Pour plusieurs raisons, notamment une hostilité du côté américain, le film ne pourra se faire. Lorsque Cayatte découvre peu après, et par hasard, le roman de Sébastien Japrisot, c’est comme un choc : une histoire à la fois totalement extraordinaire, en apparence éloignée du cinéma qu’il pratique d’habitude, et au sein duquel il reconnaît l’essentiel des thématiques qui l’intéressent. Ceci va jusqu’à l’idée de ce personnage amnésique qui ne reconnaît plus sa personnalité de jadis, concept se téléscopant avec la perception de l’affaire Chessman selon Cayatte : une fois dans les mains du bourreau, l’homme qu’on allait exécuter n’était plus le même que l’homme qu’on avait condamné douze ans plus tôt.
Une inspiration hitchcockienne
Piège pour Cendrillon est certainement le film le plus esthétique d’André Cayatte avec Œil pour œil (1957) – expérimentation en couleur de Cayatte tournée en VistaVision. Dans Piège pour Cendrillon, il s’entoure du chef-opérateur Armand Thirard (collaborateur de Maurice Tourneur, Anatole Litvak, Henri Verneuil…), qu’il retrouve après trois films tournés ensemble une vingtaine d’années plus tôt : Au Bonheur des dames (1943), Roger la Honte (1946) et Le Dessous des cartes (1948). Le visuel de Piège pour Cendrillon est sombre et torturé – jusqu’à un plan d’escalier vertigineux, en contre-plongée, à la résonance largement hitchcockienne. Cayatte et Thirard réfléchissent à des astuces esthétiques pour distinguer les facettes des personnages interprétés par Dany Carrel. Le film flirte avec le fantastique mais s’inspire surtout de Sueurs froides (1958) d’Alfred Hitchcock, et de la nouvelle dont il est tiré, D’entre les morts (1954) de Boileau-Narcejac.
Persona
A l’occasion d’un entretien présent sur le Blu-ray Gaumont de Piège pour Cendrillon, quand Sylvain Perret et Roland-Jean Charna demandent à Dany Carrel, quel personnage a-t-elle préféré incarner parmi ses trois interprétations. Cette dernière répond ceci : " Je vais vous épater en disant l’amnésique. Jamais connaître son identité, ça ressemble un peu à ma vie : en fait, je pense n’avoir jamais vraiment connu mon identité. J’étais très émue quand je jouais l’amnésique, car c’est celle qui est le plus proche de ma nature et de mon âme. Ça peut être un peu étonnant, mais c’est comme ça ! "