l’événement - la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
Facebook Twitter YouTube instagram familles et jeune public groupes scolaires et parascolaires visiteurs en situation de handicap
FR | EN
le musée dispose d’une application de visite, prévoyez votre smartphone et vos écouteurs pour en profiter
accueil > à l'affiche au cinéma > l’événement

l’événement

France - 2021 - 1h40
sorti en France le 24 novembre 2021
Lion d'or Mostra de Vebise 2021
film - version originale sous-titrée en français
de

Audrey Diwan

avec : Pio Marmai, Sandrine Bonnaire, Louise Orry-Diquéro, Anna Mouglalis, Luàna Bajrami, Kacey Mottet Klein, Anamaria Vartolomei, Louise Chevillotte
séances : semaine du mercredi 17 novembre 2021
mercredi 17 jeudi 18 vendredi 19 samedi 20 dimanche 21 lundi 22 mardi 23
20:45*
séance spéciale :
* en avant première
séances : semaine du mercredi 24 novembre 2021
mercredi 24 jeudi 25 vendredi 26 samedi 27 dimanche 28 lundi 29 mardi 30
15:15
21:00
21:00
21:00
15:15
21:00
11:00
19:00
20:45
18:30
séances : semaine du mercredi 1er décembre 2021
mercredi 1er jeudi 2 vendredi 3 samedi 4 dimanche 5 lundi 6 mardi 7
14:00
18:15
16:00
17:00
17:30
20:45
18:15
séances : semaine du mercredi 8 décembre 2021
mercredi 8 jeudi 9 vendredi 10 samedi 11 dimanche 12 lundi 13 mardi 14
17:15
16:45
11:00
17:15
19:15
séances : semaine du mercredi 15 décembre 2021
mercredi 15 jeudi 16 vendredi 17 samedi 18 dimanche 19 lundi 20 mardi 21
16:15
13:45
15:30*
séance spéciale :
* dernière séance le mardi 21 Décembre à 15h30
séances : semaine du mercredi 1er juin 2022
mercredi 1er jeudi 2 vendredi 3 samedi 4 dimanche 5 lundi 6 mardi 7
20:45*
séance spéciale :
* séance présentée par les élèves de Terminale du LISA dans le cadre des César des lycéens

synopsis

D’après le roman d’Annie Ernaux. France, 1963. Anne, étudiante prometteuse, tombe enceinte. Elle décide d’avorter, prête à tout pour disposer de son corps et de son avenir. Elle s’engage seule dans une course contre la montre, bravant la loi. Les examens approchent, son ventre s’arrondit
- voir la bande annonce

notes de production

Adaptation
L’Événement est tiré du roman du même nom d’Annie Ernaux, publié en 2000. « J’ai été marquée par la différence entre une formule balisée : avortement clandestin, et la réalité concrète de ce processus. J’ai d’abord pensé au corps de cette jeune femme [...]. Et le dilemme auquel elle se trouvait alors confrontée : avorter en risquant sa vie ou y renoncer et sacrifier son avenir. Le corps ou l’esprit. Je n’aurais pas aimé avoir à choisir. Toutes ces questions se posaient de manière concrète dans le texte initial. J’en ai cherché la traduction à l’image, une définition charnelle qui permette de faire de ce récit une expérience physique », explique la réalisatrice Audrey Diwan.

En étroite collaboration avec Annie Ernaux
Audrey Diwan a d’abord passé une journée avec Annie Ernaux, durant laquelle l’autrice a revisité en détails l’époque décrite dans son livre. « Quand Annie Ernaux a évoqué le moment précis de l’avortement, les larmes lui sont montées aux yeux, vestiges de ce que la société a imposé à la jeune fille qu’elle était. J’étais troublée par la vivacité de cette douleur. J’y ai souvent pensé en écrivant », rapporte la réalisatrice. Par la suite, elle lui a fait lire chaque nouvelle version du scénario.

Un récit intime et social
Au-delà de décrire une époque durant laquelle était interdit l’avortement, L’Événement se veut une exploration des sensations. Audrey Diwan voulait « traiter ce suspense intime qui croît tout au long du récit. Les jours qui passent, l’horizon qui rétrécit et le corps comme une prison. » Le récit porte également sur l’ascenseur social : Anne est une prolétaire qui peut accéder à une classe sociale supérieure grâce aux études mais dont le transfuge est menacé par sa grossesse. « Avoir vingt ans, c’est déjà chercher sa place dans le monde. Comment le faire quand on risque son avenir à chaque instant ? », s’interroge la réalisatrice.

Anamaria Vartolomei
Révélée en 2011 dans My Little Princess face à Isabelle Huppert, Anamaria Vartolomei incarne le premier rôle de L’Événement. Audrey Diwan se souvient : « Elle avait, dès les premiers essais, la dimension physique nécessaire au rôle, quelque chose qui est de l’ordre du mystère et de la puissance. Elle a cette peau diaphane, ce regard très intériorisé, et à la fois très ouvert sur le monde, difficile à décrypter et captivant à la fois. Elle fait passer beaucoup avec peu de choses, minimaliste dans son approche du jeu. »

Format 1.37
La réalisatrice a choisi de tourner en 1.37 : « Ce format ramassé me permettait de contourner l’idée de reconstitution pour me concentrer sur l’essentiel. J’y voyais la possibilité d’écrire mon récit au présent. » Laurent Tangy, chef opérateur, développe : « Elle désirait se focaliser sur son personnage, qu’elle ne soit pas un « élément » du décor, mais le centre. Le spectateur vit donc avec elle les événements, sans les anticiper. Il peut être surpris à tout moment par le surgissement dans le cadre d’autres personnages, ou d’éléments imprévisibles. »

Un corps à trois têtes
Désireuse de faire corps avec son héroïne, Audrey Diwan a poussé son chef opérateur, Laurent Tangy, à trouver un rythme commun avec Anamaria Vartolomei : « Nous voulions sans cesse être à la hauteur du personnage, voir ce qu’elle voit, faire le point sur ce qu’elle regarde. » L’actrice renchérit : « On formait un seul corps, une entité à trois têtes. Audrey cherchait une dimension viscérale. Laurent était tout le temps derrière moi, « à » mon épaule. Ma peau, le moindre de mes mouvements. » Le chef opérateur a ainsi privilégié la caméra à l’épaule pour épouser les mouvements de l’héroïne.

Des scènes chocs

Bien qu’elle ne souhaitait pas choquer à tout prix, Audrey Diwan ne pouvait pas faire l’impasse sur la souffrance physique et morale de son héroïne. Il était primordial de ne pas détourner le regard aux moments les plus durs : « Et surtout d’accepter de les filmer dans la longueur, sans couper. Car je ne voulais pas de séquence théorique où l’on comprend ce que traverse le personnage sans l’éprouver. »

Préparation
Afin de construire son personnage, Anamaria Vartolomei a regardé sur les conseils d’Audrey Diwan Rosetta, Le Fils de Saul « pour son côté déambulations hallucinatoires, la dimension réaliste et éprouvante de ce que traverse le personnage », ainsi que Black Swan pour la relation mère-fille. Pour les besoins d’une scène où elle devait jouer la peur et la douleur physique, l’actrice a porté une oreillette qui diffusait un tic-tac constant : « J’étais comme une bombe à retardement. Et plus j’avançais, plus ce son de métronome devenait fort. Ça me mettait dans un état d’irritation maximal. J’avais un vertige. Ça a vraiment influencé ma façon de marcher, ça a façonné aussi les expressions de mon visage à ces moments-là. »

extrait(s) de presse

Bande à part - Audrey Diwan ne perd jamais de vue son enjeu : celui de nous faire éprouver, de l’intérieur, ce que vit sa protagoniste. Elle ne cède à aucune afféterie, dépouille ses images, sculpte le relief de ses sons, et fait jaillir ce que le cinéma peut offrir de mieux : la possibilité d’une empathie, pour revenir, à l’issue du générique de fin, à la lumière du jour plus riche et plus ouvert.
CinemaTeaser - https://www.bande-a-part.fr/cinema/critique/magazine-de-cinema-l-evenement-audrey-diwan/
Culturopoing.com - Audrey Diwan arrive à recréer sans le texte, avec les instruments du cinéma, les attitudes que l'écrivaine commentait et analysait, et en permettant au spectateur de les observer selon la même perspective, elle le laisse restituer seul la réflexion qu'elles appellent.
Les cahiers du cinéma - La tragédie qui se déroule dans une atmosphère peu à peu poisseuse correspond tout autant à la résurrection d’un passé français refoulé qu’à la projection dystopique de ce qu’aurait pu être notre monde aujourd’hui, si le droit à l’avortement n’avait pas été conquis.
aVoir-aLire.com - Une œuvre à la portée politique incandescente.
Première - Trois ans après Mais vous êtes fous, où là encore la menace venait de l’intérieur même d’un corps, Audrey Diwan signe un survival tendu où l’enjeu ne repose pas seulement les faits relatés mais sur l’élan qui rend une résistance à l’ordre établi possible.