carré 35

Eric Caravaca
mercredi 13 | jeudi 14 | vendredi 15 | samedi 16 | dimanche 17 | lundi 18 | mardi 19 |
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18:45 |
20:45 |
mercredi 20 | jeudi 21 | vendredi 22 | samedi 23 | dimanche 24 | lundi 25 | mardi 26 |
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20:45 |
18:45 |
14:30 |
18:45* |
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séance spéciale : * dimanche 18h45 dernière séance |
synopsis
notes de production
Eric Caravaca évoque ses motivations concernant la mise en scène du documentaire Carré 35 : tout commence sur le tournage d’un film. Le décor ce jour-là est un cimetière en Suisse. Marchant dans les allées, je me retrouve dans ce qu’on appelle le "carré enfant". Devant ces petites tombes parsemées pour certaines de jouets noircis par le temps, émaillées de quelques mots gravés sur la pierre qui parfois ne comporte qu’une seule date, une tristesse profonde m’envahit. Je ne comprends pas : je n’ai aucune raison d’être dévasté par ces tombes d’enfants. Une évidence m’apparaît aussitôt : je porte une tristesse qui n’est pas la mienne. Mais alors à qui appartient-elle ? Et pourquoi vient-elle jusqu’à moi ? C’est ce que j’ai essayé de savoir en écrivant ce film. Carré 35, c’est tout d’abord l’histoire d’un secret : ma sœur. Christine a été le premier enfant de mes parents. C’était avant ma naissance et celle de mon frère. Son existence et sa disparition nous ont été cachées. Et puis, comme dans toute famille, les secrets finissent par filtrer.
Eric Caravaca évoque le travail de recherches effectué : au cours de mes recherches, un élément s’est vite imposé : j’étais lancé dans une véritable investigation policière, faite de collectes d’indices, de confrontations de chiffres et de dates. Devant le silence des hommes, on est bien contraints de faire parler l’inanimé. La matière visuelle de Carré 35 emprunte donc à différents supports : films de famille en Super 8 (1), photographies, documents officiels et administratifs, comme autant de pièces à conviction, sans oublier les images d’archives historiques. Et puis, la maladie inopinée de mon père et sa mort imminente ont précipité les choses et m’ont conduit à aller le filmer en toute urgence. Il me fallait aussi questionner ma mère, oser aborder véritablement le sujet avec elle, forcer l’entrée de notre mémoire familiale pour que celle‑ci se « déshumilie ». Souhaiterait-elle enfin se délester de ce poids ? Ou garderait‑elle, définitivement, tout en elle ?
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Super_8
Carré 35 est de fait construit comme un voyage initiatique vers le passé. Éric Caravaca retourne au cimetière français de Casablanca, tente de remonter le fil de l’histoire de sa famille. En off, sa voix chaude et profonde raconte au spectateur la rencontre de ses parents, tandis qu’apparaît sur l’écran le film en super 8 (1) de leur mariage. L’auteur y interroge sa mère et son père comme un journaliste interviewe des acteurs ou des réalisateurs. Il raconte également ce qu’il ressent, avec une émotion perceptible et très touchante : même si son corps reste absent, son âme, elle, est présente et palpable à chaque plan : des images d’archives de la période coloniale aux images des visages de ses parents sur lesquelles roulent de petites larmes, trahissant le lourd poids d’un terrible secret enfoui depuis longtemps au fond du cœur et de la conscience, et que le cinéaste finit par percer à force d’écoute, de patience et de persévérance.
Comme nombre d’enfants avant elle, Christine a oublié de respirer en sortant du ventre de sa mère. Des mois après sa venue au monde, ça recommence. La maman se précipite à l’hôpital, mais la santé du bébé continue de se dégrader. Jusqu’à s’endormir à jamais dans son petit lit. Mais la santé fragile de Christine ne constitue pas la véritable raison pour laquelle les parents d’Éric Caravaca ont gardé le silence pendant des décennies. Le tabou est bien plus difficile à avouer. Bien plus difficile à briser. En réalité, c’est la trisomie de leur fille qui a poussé les parents du réalisateur à taire son existence. Car les mœurs des années 50-60 n’étaient pas les mêmes que celles d’aujourd’hui.
Par les témoignages et les images d’archives de propagande nazie montrant de jeunes enfants atteints de handicaps physiques et mentaux, c’est finalement à nos propres démons que nous renvoie Carré 35 : la peur de la différence, la pitié pour ces êtres (in)humains condamnés à subir leur existence plutôt qu’à la vivre pleinement. Cependant, et même si c’est plus facile à dire qu’à faire, il faut continuer de se battre pour que ces vies vaillent la peine d’être vécues.
https://www.avoir-alire.com/carre-35-la-critique-du-film
Entretien avec Éric Caravaca
Est-ce que votre frère et vous aviez entendu parler de Christine, votre sœur décédée quand vous étiez enfants ?
Nous entendions parfois parler d’une petite fille mais toujours en espagnol, c’est-à‑dire dans la langue maternelle de nos parents, celle qu’employaient les adultes de ma famille quand ils se réunissaient l’été pour discuter et dire des choses que les enfants ne pouvaient ou ne devaient pas comprendre. Mais à cette époque je comprenais déjà un peu l’espagnol. Christine était donc cachée sans l’être tout à fait...
http://distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-catalogue/carre-35.html
Eric Caravaca
voir fiche du film L’Amant d’un jour
http://www.citebd.org/spip.php?film1912
Arnaud Cathrine
Né le 29 décembre 1973 à Cosne-Cours-sur-Loire.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnaud_Cathrine
Jerzy Palacz
http://www.imdb.com/name/nm0657291/
Florent Marchet
voir fiche du film À moi seule
http://www.citebd.org/spip.php?film804