jeune et innocent

Alfred Hitchcock
mercredi 14 | jeudi 15 | vendredi 16 | samedi 17 | dimanche 18 | lundi 19 | mardi 20 |
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14:00* |
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séance spéciale : * séance dans le cadre du dispositif "Ecole et cinéma" présentée par "Hidden circle" - tarif unique 3,50 € |
synopsis
notes de production
Le film, tourné aux studios de Lime Grove (1) et de Pinewood (2), est adapté du roman A Shilling for candles de Josephine Tey.
(1) https://en.wikipedia.org/wiki/Lime_Grove_Studios
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pinewood_Studios
Pour ce film, Alfred Hitchcock retrouve l’actrice Nova Pilbeam, avec qui il avait déjà travaillé dans la première version de L’Homme qui en savait trop (3), celle de 1934.
(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Homme_qui_en_savait_trop_(film,_1934)
Pendant le tournage, Nova Pilbeam a rencontré Pen Tennyson (4), l’assistant réalisateur d’Alfred Hitchcock qu’elle épousera peu de temps après la sortie du film. Pen Tennyson (4) fit équipe trois fois avec Alfred Hitchcock, avant de mourir à la guerre en 1941.
(4) http://www.imdb.com/name/nm0855147/
La plus grande grue d’Angleterre fut utilisée pour tourner une scène complexe, celle du travelling partant de la salle de bal jusqu’au visage du musicien.
Comme souvent, Alfred Hitchcock apparaît dans son film de manière très brève. Il s’agit d’un caméo, c’est à dire de l’apparition furtive d’une personnalité célèbre dans un film. Mais pour que le spectateur puisse pleinement se plonger dans l’histoire du film, Alfred Hitchcock a toujours cherché à apparaître au début de l’intrigue. Dans Jeune et innocent, c’est au bout d’une quinzaine de minutes qu’il est possible de le voir à l’extérieur du palais de justice, un appareil photo à la main
À l’intention des personnes ayant vu le film, le titre du morceau qui ouvre celui-ci ainsi que la scène finale est The Drummer man (5). Tout particulièrement durant la période anglaise, le choix des morceaux pré-existants n’est souvent pas laissé au hasard.
(5) https://www.youtube.com/watch?v=vXvoWexGn0o
Le plus évident des aspects qui inscrivent Jeune et innocent dans le canon hitchockien est... son titre. De The Lodger (6) à Frenzy (7), en passant par Les 39 marches (8), Cinquième colonne (9), Le Faux coupable (10), La Loi du silence (11) ou La Mort aux trousses (12), bien d’autres œuvres de sa filmographie auraient pu l’adopter, reposant quasiment tous sur cette figure du jeune innocent accusé à tort qui, accablé par les indices et les témoignages, doit échapper à la police tout en retrouvant le véritable criminel. On pourrait disserter pendant des heures sur l’influence de son éducation religieuse dans la manière qu’avait Hitchcock d’exposer des personnages cherchant à fuir une culpabilité imposée, on peut plus prosaïquement remarquer que cette trame aura servi, bien souvent, à concocter des intrigues palpitantes, animées par l’urgence du récit autant qu’elles motivaient l’empathie du spectateur, le tout en ménageant cette science du suspense si singulière : chez Hitchcock, le nœud dramaturgique ne réside jamais dans le whodunit (13) cher à d’autres maîtres britanniques du suspense, mais dans la manière dont le personnage principal va enfin parvenir à échapper à l’injustice et à la fatalité. A cet égard, les deux premières scènes de Jeune et innocent sont absolument exemplaires, et font même partie des incipits les plus limpides de toute sa filmographie. La première scène, dans une nuit sombre et orageuse, montre le tumulte d’un couple qui se dispute et s’achève sur le regard furieux de l’homme, prêt à basculer dans la folie meurtrière. La deuxième scène, sur une plage ensoleillée, voit un corps de femme échouer sur une plage. Un beau jeune homme se rapproche, puis, constatant que la femme est morte, part en courant chercher les secours. Deux promeneuses passant par là le voient s’enfuir, puis découvrent le corps. L’engrenage diabolique est enclenché...
http://www.dvdclassik.com/critique/jeune-et-innocent-hitchcock
(6) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cheveux_d’or
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Frenzy
(8) https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_39_Marches_(film,_1935)
(9) https://fr.wikipedia.org/wiki/Cinqui%C3%A8me_Colonne_(film)
(10) https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Faux_Coupable
(11) https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Loi_du_silence
(12) https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Mort_aux_trousses
(13) https://fr.wikipedia.org/wiki/Whodunit
Ce film anglais de 1937, qui était resté inédit en France jusqu’en 1978, est une comédie policière à petit budget, sans vedettes, mais extrêmement réjouissante et inspirée. Un Hitchcock encore jeune - 38 ans - y fait une virevoltante démonstration de son art. Toute la gamme des motifs qu’il affectionne est là, déroulée avec un rare bonheur d’exécution.
Dès la première séquence on est frappé par un sens imparable de la narration visuelle et du détail révélateur, hérité du muet. On assiste à une scène de ménage, filmée en plans très rapprochés, qui s’achève avec l’homme sortant sur le balcon, sur fond de falaises, le soir, et la révélation de son tic : un clignement d’yeux incontrôlable. Au plan suivant nous voyons les mêmes falaises au petit matin avec vols de mouettes, un corps de femme dans l’eau, une ceinture d’imperméable rejetée sur la plage, un jeune homme qui arrive là-haut et dont on sait tout de suite qu’il va se retrouver dans la position du (faux) coupable ... Tout est en place en deux minutes et le rythme ne faiblira plus pendant l’heure vingt qui va suivre.
Cette maîtrise de la narration inclut un sens très sûr de l’ellipse : le jeune homme en gros plan est assis à une table, la caméra recule, on découvre la pièce, les policiers qui se lèvent et qui tirent les stores... C’est la fin d’une nuit d’interrogatoire à laquelle nous n’avons pas eu besoin d’assister.
L’humour est omniprésent sous la forme de jeux sur l’espace : au tribunal on a perdu l’accusé. Il s’est trompé de porte et se retrouve dans la salle avec le public... Dans un moulin, les deux policiers, parfaitement ridicules, cherchent les fugitifs qu’on voit descendre par la fenêtre derrière eux...
Nous avons droit au renversement des rôles traditionnels : le jeune homme qui vient d’apprendre qu’il hérite de la morte s’évanouit ; la jeune fille, diplômée en premiers secours, le secoue sans ménagement - gifles, trituration d’oreilles...
http://www.avoir-alire.com/jeune-et-innocent-la-critique
Les titres anglais et américain du cinquième film d’Hitchock pour la Gainsborough (14) sont aussi naïfs et mièvres l’un que l’autre mais en donnent en fait une idée assez exacte. Jeune et innocent est en effet une œuvre pleine de charme, d’une tendresse assez inattendue de sa part, et remplie de trouvailles qu’il n’avait pu insérer dans ses films précédents. Au moment de sa sortie aux États-Unis, en 1938, certains critiques avaient compris qu’un film signé Hitchcock était le fruit d’un travail d’équipe, ce que traduisait fort justement Howard Barnes en écrivant, dans le Herald tribune (15) de New York : un nouveau film captivant de M. et Mme Hitchcock, Alma Reville et Charles Bennett avaient conçu, à partir du roman de Josephine Tey, A Shilling for candles, une sorte de mélodrame au suspense soutenu dont il résulta un film mené tambour battant...
Mais c’est sans doute la scène finale qui reste dans la mémoire des spectateurs. On apprend par le vagabond que le meurtrier a un tic particulier ; il ne cesse de cligner de l’œil. Or l’homme est batteur dans un orchestre qui se produit dans la salle de bal d’un hôtel, et de plus grimé en Noir, comme c’était la mode à l’époque. Chercher une paire d’yeux dans un tel endroit revient évidemment à chercher une aiguille dans une botte de foin. La caméra balaie d’une manière sinueuse ce qui était alors le plus grand des plateaux de Pinewood (2) équipés pour la prise de son ; en un plan continu filmé en travelling, elle parcourt une quarantaine de mètres pour nous amener à quelque dix centimètres des yeux clignotants du meurtrier. Il fallut deux jours pour tourner, à l’aide d’une grue montée sur rails, cette séquence aussi spectaculaire que dramatique qui, plus que toute autre, contribue à la renommée de ce film...
Bien que le film ne dure qu’une heure vingt, il fut amputé aux États-Unis d’une bonne dizaine de minutes cette coupe constituait un avant-goût des interventions regrettables qu’allaient effectuer les responsables des studios américains dans les films ultérieurs du Maître du suspense. Il lui faudrait attendre d’être son propre producteur pour pouvoir faire exactement ce qu’il voulait (et encore, pas toujours !)
in Hitchcok de Robert A.Harris & Michaël S. Lasky (ed. Henri Veyrier, 1980)
(14) https://fr.wikipedia.org/wiki/Gainsborough_Pictures
(15) https://fr.wikipedia.org/wiki/New_York_Herald
En Amérique, on l’appelait La Fllle était jeune. Lorsque le film a été exploité aux Usa, ils ont coupé une seule scène. C’était stupide car c’était l’essence même du film. Je vais vous donner, à propos de Young and innocent, l’exemple d’un principe de suspense. Il s’agit de donner au public une information que les personnages de l’histoire ne connaissent pas encore ; grâce à ce principe, le public en sait plus long
que les héros et il peut se poser avec plus d’intensité la question : comment la situation va-t-elle pouvoir se résoudre ?
Je place la caméra dans la position la plus haute de la grande salle de l’hôtel, près du plafond et, juchée sur la grue, elle traverse la grande salle de bal, passe à travers les danseurs, arrive jusqu’à la plate-forme où se trouvent les musiciens noirs, isole l’un de ces musiciens, qui est à la batterie. Le travelling continue sur le gros plan du batteur, qui est noir également, jusqu’à ce que ses yeux remplissent l’écran et, à ce moment,
les yeux se ferment : c’est le fameux tic nerveux. Tout cela en une seule prise...
Alfred Hitchcock in Hitchcock/Truffaut
Le monde du spectacle tient une place importante. Hitchcock fait son apparition en photographe, la victime est actrice de cinéma, le suspect scénariste (ce que Rohmer (16) et Chabrol (17) traduisent par gigolo !), l’assassin batteur. Cela permet à Hitchcock de réussir le plus beau travelling avant de toute l’histoire du cinéma (Chabrol (17) et Rohmer (16) encore) la caméra traverse le hall de l’hôtel, survole les danseurs, arrive jusqu’au visage de l’assassin, attend l’apparition du tic accusateur. La chanson qu’interprète l’orchestre est elle aussi une dénonciation : No one can like the drummer man (5). Et c’est parce qu’il joue de plus en plus mal que les danseurs s’arrêtent et que l’assassin s’évanouit. La danse, comme toujours chez Hitchcock, prend un aspect risible. Quand Erica et Old Will font quelques pas balourds, un gros plan de leurs jambes souligne leur embarras.
Deux passages lient l’érotisme à la mort avec beaucoup de poésie. Dans les vagues, c’est le bras de Christine morte qui apparaît comme celui d’une nageuse qui s’abandonne, endormie et léchée par l’écume ... Au moment où, dans l’ancienne mine, la voiture d’Erica est avalée par le sol dans un roulement de tonnerre, la jeune fille tend le bras. Ses doigts s’accrochent à ceux de Robert et les lâchent dans une métaphore identique à celle qui, traditionnellement, décrit le plaisir féminin.
Autre image, humoristique cette fois : devant le pub, un mince jet d’eau intermittent qui monte et descend sépare Erica de Robert. Après la bagarre, Erica pousse le front tuméfié de Robert vers le jet d’eau, ce qui fait sursauter le jeune homme.
Érotisme et humour se mêlent, dans la scène du moulin, avec un des thèmes favoris de Hitchcock, la nourriture. Erica trouve Robert endormi dans le foin, et pose trois pièces sur son gilet. Il glisse contre sa chemise la miche de pain qu’elle lui a apportée. Quand il étale le beurre avec ses doigts sur de gros quignons, elle baisse les yeux ..
in Hitchcock de Bruno Villien (ed. Colona, 1982)
(16) http://www.citebd.org/spip.php?film1745
(17) http://www.citebd.org/spip.php?film292
Alfred Hitchcock
voir fiche du film Le Crime était presque parfait 3D
http://www.citebd.org/spip.php?film1670
Charles Bennett
Né le 2 août 1899 à Shoreham-by-Sea (Sussex), décédé le 15 juin 1995 à Los Angeles.
C’est lui qui présente David O. Selznick à Hitchcock ; on connaît la suite...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Bennett_(sc%C3%A9nariste)
Edwin Greenwood
http://www.imdb.com/name/nm0339326/
Anthony Armstrong
Né George Anthony Armstrong Willis le 2 janvier 1897 à Esquimalt (Colombie-Britannique) et décédé le 10 février 1972.
Ancien officier décoré pendant la Première Guerre mondiale, il se tourne vers le roman policier avec une série de thrillers anglais avec le personnage de Jimmie Rezaire...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anthony_Armstrong
Alma Reville
Née le 14 août 1899 à Nottinghamshire (Gb), décédée le 6 juillet 1982 à Los Angeles.
Elle a commencé à travailler dans le cinéma à l’âge de 15 ans. Femme d’Alfred Hitchcock, d’un jour sa cadette, elle a eu une influence majeure sur l’œuvre de son conjoint...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alma_Reville
Josephine Tey
Née Elizabeth Mackintosh à Inverness (Écosse) le 25 juillet 1896, décédée à Londres le 13 février 1952.
Romancière et dramaturge britannique connue pour ses romans policiers, écris parfois sous le pseudonyme de Gordon Daviot...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Josephine_Tey
Bernard Knowles
Né le 20 février 1900 à Manchester, décédé le 12 février 1975.à Taplow (Gb).
Réalisateur, directeur de la photographie, producteur et scénariste britannique...
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Knowles
Louis Levy
http://www.imdb.com/name/nm0506520/
Nova Pilbeam
Née le 15 novembre 1919 à Wimbledon, décédée le 17 juillet 2015.
http://www.imdb.com/name/nm0683345/
Derrick De Marney
Né à Londres le 21 septembre 1906 où il est décédé le 18 février 1978.
http://www.imdb.com/name/nm0210116/
Percy Marmont
Né le 25 novembre 1883 à Londres où il est décédé le 3 mars 1977.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Percy_Marmont
Edward Rigby
Né Edward Coke à Ashford (Kent) le 5 février 1879, décédé à Londres le 5 avril 1951.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Rigby
Mary Clare
Née le 17 juillet 1894 à Lambeth (Gb), décédée à Londres le 29 août 1970.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Clare
John Longden
Né à Calcutta le 11 novembre 1900, décédé à Londres le 26 mai 1971.
https://fr.wikipedia.org/wiki/John_Longden
George Curzon
Né le 18 octobre 1898 à Amersham (Gb), décédé le 10 mai 1976 à Londres.
http://www.imdb.com/name/nm0193633/
Basil Radford
Né le 25 juin 1897 à Chester (Gb), décédé le 20 octobre 1952 à Londres.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basil_Radford
Pamela Carme
http://www.imdb.com/name/nm0138340/
George Merritt
http://www.imdb.com/name/nm0581416/
J.H. Roberts
http://www.imdb.com/name/nm0731182/
Jerry Verno
Né le 26 juillet 1895 à Londres où il est décédé le 29 juin 1975.
http://www.imdb.com/name/nm0894624/
H. F. Maltby
http://www.imdb.com/name/nm0540763/
Torin Thatcher
Né Torin Herbert Erskine Thatcher le 15 janvier 1905 à Bombay, décédé le 4 mars 1981 à Thousand oaks (Californie).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Torin_Thatcher