bonjour

Yasujirô Ozu
mercredi 22 | jeudi 23 | vendredi 24 | samedi 25 | dimanche 26 | lundi 27 | mardi 28 |
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20:45* |
16:15 |
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séance spéciale : * Festival Play it again (1ère édition) organisé en partenariat avec l’Adfp (Association des distributeurs de films de patrimoine) - tarif unique 3,50 € |
mercredi 7 | jeudi 8 | vendredi 9 | samedi 10 | dimanche 11 | lundi 12 | mardi 13 |
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20:30* |
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séance spéciale : * ciné sushi (1) : soirée présentée par "Hidden circle" - tarif préférentiel : 2 films = 7 € - film couplé avec "Fireworks" |
synopsis
notes de production
Bonjour est le remake d’un autre film de Yasujiro Ozu, Et pourtant nous sommes nés, aussi appelé Gosses de Tokyo (1) sorti en 1932 et dans lequel deux frères font une grève de la faim suite à une dispute familiale sur l’importance de devenir quelqu’un. Ici, la fratrie est transposée dans le monde contemporain et les gosses sont devenus deux adolescents, mais l’action se situe toujours dans la banlieue de Tokyo et l’image de l’autre, quotidiennement, importe toujours autant chez le cinéaste.
(1) http://www.citebd.org/spip.php?film356
Lorsque Ozu réalise Bonjour en 1958, Truffaut est justement en train de tourner son mythique film Les 400 coups (2) et Tati s’apprête à sortir son inoubliable Mon oncle (3). Or, les trois films questionnent le fossé des générations, l’insolence des enfants, ainsi que les conventions sociales et l’application du progrès dans la société. Cependant, si Les 400 coups sort dès 1960 au Japon, il faudra attendre 2002 pour que le film de Mr Hulot apparaisse sur les grands écrans nippons. Quant à Bonjour, il ne sortira en France qu’en 1994.
(2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Quatre_Cents_Coups
(3) http://www.citebd.org/spip.php?film215
Malgré sa réputation de réalisateur austère et raffiné en Occident, Ozu dépeint la réalité quotidienne japonaise telle qu’il l’a connaît et n’est pas rebuté par quelques blagues vulgaires ou moments potaches. Dans Bonjour, ce sont les enfants qui plaisantent sur leurs flatulences, mais dans le Chœur de Tokyo (4), une enveloppe pleine d’argent tombait dans un urinoir, alors que dans son dernier film, Le Goût du saké (5), des blagues étaient faites sur les capacités sexuelles d’un mari vieillissant.
(4) http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Ch%C5%93ur_de_Tokyo
(5) http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Go%C3%BBt_du_sak%C3%A9
Bonjour est le deuxième film en couleur du réalisateur Yasujiro Ozu, le premier étant Fleurs d’équinoxe (6). C’est également l’un de ses films les plus joyeux, appuyant sur l’humour des enfants et des personnages au quotidien. Le cinéaste ne réalisera que cinq films en couleurs, mais ne sont pas tous pour autant des comédies dramatiques à l’image de Bonjour.
(6) http://fr.wikipedia.org/wiki/Fleurs_d’%C3%A9quinoxe
En 1960, Yasujiro Ozu évoque nombre de ses films pour la revue japonaise Kinema jumpo, et parmi eux Bonjour tourné l’année précédente : j’ai pensé à cette histoire pendant longtemps. On peut bavarder à l’infini sur des choses insignifiantes, mais quand on arrive à l’essentiel, il est très difficile de dire quoi que ce soit. Je voulais faire un film sur cela bien que sachant qu’il serait très difficile d’exprimer ce genre de situation.(…) Au début, je pensais que cette histoire pourrait être plus calme et plus sobre. Mais professionnellement, comme je pensais à faire de l’argent, j’ai rendu l’histoire plus humoristique. En fait, il serait plus juste de dire que je désirais que les gens viennent voir ce film plutôt que de faire de l’argent...
Extrait du Cahier de notes écrit par Bernard Benoliel
http://www.enfants-de-cinema.com/2011/films/bonjour.html
On se croirait dans un film de Tati (3) : la musique, l’humour, les images... Tout s’y prête. Ozu s’amuse. Il jubile. Bonjour est une comédie légère, espiègle et profondément gaie. Les couleurs vives et éclatantes donnent aux images un aspect de bande dessinée humoristique savoureuse. Tout en dénonçant avec beaucoup d’esprit une forme d’habitat insipide où chaque maison est la réplique exacte de sa voisine. Ozu multiplie des quiproquos et provoque le rire en abusant de la mauvaise foi des commères. On sent un regard critique, féroce sur un monde en mutation : les enfants sont déjà accrochés à la télévision, les hommes craignent pour leur retraite, le chômage sévit. Ce film est décidément d’une grande acuité. Il pastiche le Japon moderne avec les excès de la standardisation et de l’uniformisation. Quel régal que ces maisons alignées où, depuis un intérieur, on découvre celui des voisins ! Tout ici est histoire de parallèles, histoires parallèles, époques parallèles... Comme par miracle, ces personnages sont aussi notre famille, ici et aujourd’hui, par ce sens universaliste qui caractérise les personnages d’Ozu.
Christophe Calzado in L’Annuel 1994
Bonjour séduira selon les sensibilités, se posant çà et là sur les détails d’un quotidien vécu et qui n’a pas fini d’exister. On pourra trouver le film moins intéressant que Fleurs d’équinoxe (6), Fin d’automne (7) ou Le Goût du saké (5), sans doute plus forts quant aux sujets traités, mais on retrouvera pourtant en ce film la même acuité et la même intelligence innée que dans les autres. Un film magique ou simplement réaliste, et pourquoi pas les deux… D’une certaine manière, Bonjour ne dit pas grand-chose, et c’est déjà beaucoup.
http://www.dvdclassik.com/critique/bonjour-ozu
(7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Fin_d%27automne
Yasujirô Ozu
voir fiche du film Gosses de Tokyo
http://www.citebd.org/spip.php?film356
Kogo Noda
Né le 19 novembre 1893, décédé le 23 septembre 1968 à Hakodate.
http://fr.wikipedia.org/wiki/K%C5%8Dgo_Noda
Yûharu Atsuta
Né à Kōbe en 1905 et décédé en 1993.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Y%C5%ABharu_Atsuta
Toshiro Mayuzumi
Né le 20 février 1929 à Yokohama et décédé le 10 avril 1997 à Kawasaki.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Toshir%C5%8D_Mayuzumi