l’étrange

Un homme à visage d’ours quitte son pays natal où la vie n’est plus possible. Avec l’aide d’une passeuse, il obtient des papiers et un visa touristique. Le voyage lui coûte cher, il vend tout ce qu’il a et laisse derrière lui sa famille. Arrivé à destination, dans un pays dont il ne maitrise pas la langue, il devient « l’étrange ».
Son parcours croise alors celui d’autres personnages qui vont le juger, l’aider ou simplement l’observer (un passager de bus, sa logeuse, une corneille), racontant son séjour dans ce nouveau pays.

L’album est décomposé en séquences, chacune d’une couleur dominante donnant un certain rythme au récit. Les personnages ont des visages d’animaux, le pays n’est pas cité, la langue d’origine méconnaissable, cette histoire se lit comme une fable moderne transposable partout, de tous temps.

Il est des albums que l’on ouvre avec circonspection tant leur graphisme nous est étranger, mais qui après quelques pages, l’œil s’habituant aux traits grossiers, nous absorbent tout entier. L’Etrange est de ceux-là. Certes on peut être désarçonnés par ce dessin fouillis, enfantin, qui semble ne pas être fini, mais il est difficile de ne pas être happé et ému par cette histoire d’immigration, plus que d’actualité aujourd’hui. (CF)

le livre de Jérôme Ruillier : L’étrange l’Agrume / 20€

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