
carnation
de Xavier Mussat (Casterman)
Dix ans après la parution de Sainte famille, publié par les éditions Ego comme X, Xavier Mussat raconte la chronique intime d’un amour destructeur dans un récit poignant d’une belle inventivité graphique.
On peut lire Carnation à travers plusieurs prismes : la chronique intime d’une relation amoureuse toxique mais également le portrait en creux d’un groupe d’auteurs installés dans une ville de province, Angoulême. Lieu de tous les possibles, de toutes les utopies pour imaginer sa façon d’être au monde… mais aussi lieu de l’enfermement, à l’image de la relation destructrice que le personnage entretient avec Sylvia. Au fil des 247 planches, l’auteur dissèque toutes les étapes de cette relation amour-haine et pose la question du rapport au réel et à la violence du monde de son personnage. Comment vivre, survivre dans tous les sens du terme, sur le plan amoureux, artistique, financier ? Pour en rendre compte, le récit intègre de nombreuses ruptures visuelles - citations, clin d’œil, métaphores graphiques… - qui interpellent le lecteur par leur justesse et leur force.
Xavier Mussat aura mis près de dix ans à réaliser ce livre, initié au cours de sa résidence à la Maison des auteurs. Il fait suite à Sainte famille, déjà salué lors de sa parution, et marque une étape de plus dans l’exigence et l’inventivité de cet auteur pour dire le fait autobiographique.