petite histoire de métal hurlant - la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image
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petite histoire de métal hurlant

contexte

À la fin des années 1960, les auteurs de bande dessinée ont besoin de se faire entendre, de s’exprimer. Témoins des changements en cours dans la société, ils sont avides de liberté. Ils souhaitent avant tout que la bande dessinée devienne adulte dans tous les sens du terme, et qu’elle revendique ce statut. Pour eux, elle doit être un média permettant de s’adresser à tous les publics, en parlant de tous les sujets. C’est dans ce contexte qu’émergent Métal hurlant, puis (À suivre), soutenus par l’esprit dissident d’autres magazines comme L’Écho des savanes.

genèse

Publié de janvier 1975 à juillet 1987 (133 numéros), Métal hurlant est porté par Jean-Pierre Dionnet, Philippe Druillet et Jean Giraud (alias Mœbius), rejoints ensuite, et pour quelques années, par Bernard Farkas. Quant à Étienne Robial, il est à l’origine de toute l’identité graphique et visuelle du magazine. C’est également à lui qu’il a été fait appel pour réaliser celle de l’exposition et du catalogue. Tous les plus grands dessinateurs à partir du milieu des années 1970 ont publié dans les pages de Métal hurlant, apportant un souffle nouveau à la bande dessinée. La liberté d’esprit, la création graphique, le chaos et l’innovation caractérisent le magazine, au fort contenu sciencefictionnel et fantastique. « Notre petit journal a changé la vision de la science-fiction ». (Jean-Pierre Dionnet)
Une véritable famille graphique se forme autour de Métal hurlant, dont la seule règle est : « liberté absolue ».
« L’arrivée de Métal hurlant […], c’est un moment rare où on a le sentiment d’un train qui part et qui va ouvrir un voyage inimaginable ». (François Schuiten)

mœbius

Considéré comme l’un des « pères fondateurs » de Métal hurlant, Jean Giraud - qui prendra le pseudonyme de Mœbius au début des années 1960 - est une formidable source d’inspiration pour les auteurs qui se succèdent dans la revue, et même au-delà. Grand voyageur, lecteur, multipliant les expériences, sa manière de dessiner remplit l’image et appelle le regard. Pouvant changer radicalement de style sur une même planche, il a renouvelé la vision de la science-fiction en inventant un « futur passé ». (Jean-Pierre Dionnet)

druillet

Autre figure emblématique de la revue, Philippe Druillet éclate le cadre de la planche, créant un art démesuré rarement égalé. Happé par l’image, le spectateur se perd dans le dédale de ses détails. Druillet a sans doute été « le premier dessinateur à montrer l’impossible […], le seul à montrer l’inmontrable » (Jean-Pierre Dionnet). Son adaptation grandiose et magistrale du roman Salammbô de Gustave Flaubert (1862) est l’une de ses plus grandes réussites.

rock / sf

L’arrivée du rock dans les pages de Métal hurlant coïncide avec celle de Philippe Manœuvre en 1976. Ayant fait ses armes dans Rock & Folk, il va former le duo choc de l’équipe rédactionnelle avec Jean-Pierre Dionnet, jusqu’en 1985.
Toute une génération d’auteurs de « BD rock » se développe à son contact : Frank Margerin (son personnage de Lucien prend son envol sous l’impulsion de Philippe Manœuvre, qui est l’un des premiers à le remarquer), Denis Sire, Dodo & Ben Radis, Serge Clerc, pour n’en citer que quelques-uns.

chaos

Un esprit d’effervescence, d’émulation et d’avant-garde règne sur Métal hurlant. Ses fondateurs ne se refusent à aucun genre. Aux histoires principales succèdent des textes, des chroniques, des histoires courtes…
Des dessinateurs comme Beb-deum, Eberoni, Nicollet ou Gauckler côtoient Montellier, Chaland ou Gillon.
« Je crois qu’on est le premier mouvement artistique qui est de l’ordre du chaos […], un chaos qui s’organise malgré nous […]. Je décide que le journal c’est comme un orchestre où on mélangerait absolument toutes les musiques. » (Jean-Pierre Dionnet)