
patrimoine et création : l’église souterraine d’aubeterre
Nathalie Ferlut visite l’édifice monolithe
Afin de valoriser le site archéologique exceptionnel de l’église souterraine d’Aubeterre, le Département de la Charente, en partenariat avec la Cité, a proposé à Nathalie Ferlut de créer une planche de bande dessinée sur l’édifice monolithe, exposée à l’entrée de l’église Saint-Jean, à Aubeterre-sur-Dronne.
nathalie ferlut
Nathalie Ferlut grandit à Nîmes où elle fait quelques études d’histoire de l’Art à Montpellier avant de rejoindre l’École d’Art d’Angoulême. Elle réalise un album pour enfants, Madame La Lune à base de lune, de dirigeable à hélices et de petits animaux qui parlent ; Ether Glister, un scénario de science-fiction pour Yoann et Thierry Leprévost ; une adaptation de roman médiéval Le Bel Inconnu ; Lettres d’Agathe, le portrait très coloré d’une petite fille un peu triste ; et récemment, celui, plus contrasté, d’une emmerdeuse indécise fascinée par le mur de Berlin dans Elisa. Elle a collaboré dernièrement aux Allumés du Jazz (trimestriel) et réalisé deux épisodes du feuilleton en ligne Les Autres Gens.
entretien
Quelle a été votre source d’inspiration pour créer cette planche ?
Travailler sur l’église souterraine Saint-Jean, ce fut un plaisir assez inattendu. J’ai commencé par chercher un angle d’approche du sujet qui soit un peu humoristique : une petite histoire du seigneur Pierre de Castillon, revenu de Jérusalem avec ses reliques et décidé à les mettre en valeur dans un lieu dédié dont l’attrait génèrerait du tourisme de pèlerins en masse et agacerait prodigieusement les seigneurs du voisinage. Je trouvais l’église plus singulière que vraiment belle et puis... j’ai été frappée par l’émotion brute qui s’en dégage.
Je ne suis pas croyante, et pourtant la foi, pour moi, lui ressemble : un travail d’introspection, de la matière brute que le croyant va creuser jusqu’à en faire un monument solide et indéfiniment perfectible.
Il creuse, s’aventure plus loin dans ce qui était juste de la pierre, dégage un espace impressionnant et voilà qu’il sculpte des piliers immenses pour soutenir l’ensemble, lequel reste invisible de l’extérieur, ou presque. Et dans cette église à la fois vaste et modeste (car peu ouvragée) on trouve, non pas comme une pièce rapportée, mais lui aussi sculpté à même la pierre, poli et ouvragé, mais toujours partie intégrante de la roche dont on l’a façonné, ce reliquaire inspiré du St Sépulcre, au centre de l’œuvre, comme le Christ est au cœur de la philosophie chrétienne.
Je n’ai pas pu faire autrement qu’évoquer toutes ces impressions dans ma planche. Tant pis pour le seigneur Pierre de Castillon...
les autres sites.
sur l’villa gallo-romaine d’église souterraine Saint-Jean d’Aubeterre-sur-Dronne.