
un novembre
de François Henninger (Anathème)
Sous la forme d’un texte illustré Un novembre fait entendre les voix de deux personnages dont on découvre au fil du récit le lien indirect qui les unit. La parole est tout d’abord donnée à une femme qui erre dans une immense bâtisse et dont le monologue laisse transparaître l’état de délabrement tant physique que mental. Elle soliloque entre colère et perdition. Le second personnage est un homme, sans doute jeune, qui adresse à sa mère des cartes postales expédiées en cachette, donnant par petites touches des informations sur sa vie et trahissant sa naïveté et l’aliénation de sa condition. François Henninger déroule ce double récit sous la forme de textes accompagnés de dessins au trait qui oscillent entre restitution d’intérieurs et nature foisonnante, éléments graphiques qu’on peut également prendre pour des images mentales. Ce jeune auteur, à qui l’on devait déjà le remarqué Cent mètres carrés publié aux éditions Warum, continue avec Un novembre à faire entendre sa petite musique singulière non dénuée d’humour et pleine de talent.