
e x p o s i t i o n
petite histoire des colonies françaises
du 27 janvier au 30 avril 2011
La Cité accueille une exposition du Festival d’Angoulême consacrée à deux siècles de colonialisme français revisités avec humour par les éditions Flblb, d’après les albums de Grégory Jarry et Otto T., dans une scénographie parodiant les expositions coloniales d’autrefois.
En 2006 paraissait, aux éditons Flblb, un drôle de petit livre de bande dessinée : cosigné par Grégory Jarry (scénario) et Otto T. (dessin), Petite histoire des colonies françaises retraçait, dans un registre graphique délibérément simplifié à l’extrême et efficacement mis en valeur par son petit format à l’italienne, les péripéties tragi-comiques de l’aventure coloniale française au Nouveau Monde. Un peu plus de deux siècles d’errances conquérantes au-delà des mers, de la Floride aux Antilles en passant par le Canada, et autant d’épisodes globalement navrants, entre tueries à répétition, aveuglement politique et ridicule achevé.
Drôle, l’ouvrage l’était, assurément. Mais il n’oubliait pas non plus, tout en respectant les nécessités d’une saine dérision, d’être solidement documenté, extrêmement précis et historiquement inattaquable, mettant à jour divers épisodes méconnus ou oubliés de cette aventure-là. Bref, un ton neuf et un regard différent, qui s’étaient vite fait remarquer bien au-delà des seuls cercles de la bande dessinée.
Trois autres volumes de la même eau allaient suivre, consacrés chacun à une séquence spécifique du « rayonnement » de la France dans le monde : d’abord l’Empire colonial français, tome 2 de la série, puis l’épisode de la décolonisation et enfin les aventures, tout aussi inénarrables, de la tristement célèbre « Françafrique ».
Entre peinture lucide et ironie ravageuse, c’est l’ensemble de cette résistible épopée que reprend et prolonge l’exposition qui emprunte son titre à la série, Petite histoire des colonies françaises, en parodiant le dispositif des expositions coloniales, longtemps en usage en Occident pour légitimer les bienfaits de l’œuvre « civilisatrice » des empires coloniaux européens – dont le bilan, comme d’aucuns se sont employés à le rappeler encore récemment, aurait au bout du compte été « positif »…
Bienvenue donc dans les quatre « pavillons » qui célèbrent, chacun dans son registre, la splendide et exaltante aventure coloniale française : le pavillon de l’Amérique française, le pavillon de l’Empire, celui de la décolonisation et enfin le pavillon de la Françafrique.
Chaque pavillon, de forme cubique sans toit, prend les couleurs historiques de l’époque à laquelle il se réfère et valorise (avec le sourire) divers objets qui s’y rapportent (statue, pièce de monnaie, cartes, journaux, photos ou éléments vestimentaires, par exemple une authentique chaussure noire de pied noir…), sans oublier bien sûr des reproductions des planches et passages clés de la série.
Pour l’occasion, les auteurs de la Petite histoire des colonies françaises ont également imaginé diverses animations (certaines d’entre elles interactives) qui ponctuent le parcours des visiteurs au sein des pavillons : flip books, thaumatropes, film d’animation à la manière de l’ORTF des années soixante, papiers découpés, ombres chinoises, silhouettes à photos, etc. Ils y ajouteront divers dessins et textes inédits réalisés spécialement pour les besoins de l’exposition.
(source : dossier de presse du FIBD)
petite histoire des colonies françaises
production 9eArt+
commissariat Grégory Jarry et Otto T.
scénographie Fabrice Pressigoult
lieu la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image - site Castro, niveau zéro