
toute la poussière du chemin
de Jaime Martin et Wander Antunes (Dupuis)
1929, la crise financière qui frappe brutalement les États-Unis, tourne très vite à la crise sociale. En fondant littéralement sur les couches les moins favorisées de la population, la dépression jette à la rue des milliers d’américains. Wander Antunes et Jaime Martin nous entraînent à la suite de ces homeless sur les routes poussiéreuses du sud des États-Unis.
Tom est l’un de ces sans-foyer. Il a pris la route après avoir tout perdu, bien plus, semble-t-il, que de simples biens matériels. Peu bavard sur son passé, Tom se montre préoccupé d’indépendance, évitant le plus possible la compagnie de ses congénères de misère. Il n’est toutefois pas insensible à l’injustice dont il observe de très nombreuses manifestations dans ce Sud américain au racisme exacerbé par la crise. Un réflexe compassionnel va même l’entrainer à accepter de partir à la recherche d’un enfant disparu, avec qui il avait refusé de faire un bout de chemin quelques jours plus tôt. Une quête au cœur d’une Amérique de cauchemar où l’absurde le dispute à la violence.
Cette histoire écrite par le brésilien Wander Antunes, fournit à Jaime Martin l’occasion de nous livrer un road-trip remarquable et touchant, presque aussi halluciné et intense que son précédent récit publié chez Dupuis, Ce que le vent apporte. Bien plus, le dessinateur espagnol semble avoir trouvé le trait simple et efficace qui fait toute la force de son travail assez exceptionnel.
(JPhM)