
stage enssib
Nicolas Thimon, éléve conservateur de l’Enssib
Dans le cadre de sa formation de conservateur de bibliotheque d’Etat, Nicolas Thimon a passé un mois en stage au sein de la bibliothéque de la Cité. Nous lui avons posé quelques questions sur son expérience à la Cité.
Pouvez-vous vous présenter ? quel est votre parcours ?
Je m’appelle Nicolas Thimon et après un cursus en lettres modernes et un CAPES dans cette discipline, j’ai enseigné le français pendant 17 ans. A l’occasion, je rédige chroniques et interviews autour de la BD. Mon intérêt pour la littérature, les arts, la culture et le numérique m’a progressivement conduit à passer le concours de conservateur des bibliothèques d’État. Une fois obtenu, j’ai donc suivi une formation de 18 mois à l’Enssib (École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques), à Villeurbanne, pour compléter mes connaissances dans les métiers des bibliothèques et acquérir les compétences d’un personnel encadrant.
Pourquoi avoir sollicité un stage à la Cité ?
La formation des conservateurs repose notamment sur des périodes de pratique professionnelle. Parmi celles-ci, le stage d’approfondissement intervient au troisième et dernier semestre. Il est l’occasion de découvrir un autre type d’établissement que ceux observés lors des précédents stages. Il permet aussi de se faire plaisir et de donner une touche plus originale à son parcours. La bande dessinée fait partie de mes centres d’intérêt à la fois personnels et professionnels. J’ai d’ailleurs rédigé pour l’Enssib un mémoire sur les bandes dessinées numériques, c’est donc tout naturellement que j’ai sollicité un stage à la Cité.
Quelles ont été les missions/ tâches qui vous ont été confiées ?
A cette occasion j’ai pu explorer les divers aspects du service public à la bibliothèque du Vaisseau Moebius : accueil du public, équipement, catalogage, rangement... Au centre de documentation, j’ai pu effectuer des numérisations, décrire le contenu de certains magazines, effectuer des recherches thématiques pour les besoins des chercheurs, musées ou établissements scolaires. Au musée, j’ai eu la chance de manipuler plusieurs planches originales d’Edmond Baudoin qu’il fallait classer en vue d’une prochaine exposition.
Qu’est-ce que ce stage vous a apporté ? en terme de savoirs, de compétences....
La première chose que je tiens à souligner, c’est que les équipes sur place m’ont réservé le meilleur accueil, je les en remercie encore une fois. Par ailleurs, le stage m’a permis de découvrir un lieu prestigieux au rayonnement international. On y voit l’envers du décor, la réalité du terrain. Tout cela est riche d’enseignements : sur le fonctionnement des institutions, sur le travail des équipes, les besoins des publics, la nécessaire cohésion des services, l’aménagement du bâtiment, la scénographie des expositions... Il importe d’avoir une bonne vue d’ensemble d’un établissement et de connaître les missions et les tâches de ses collègues pour rendre collectivement le meilleur service possible au public.
Avez-vous eu un coup de cœur pour un document, une tâche que vous avez particulièrement appréciée.... ?
De nombreux moments ou situations m’ont fait plaisir. On éprouve un agréable vertige lorsque l’on arpente les rayonnages de la réserve où sont entreposés des kilomètres de BD dans tous les formats, styles, genres et époques. J’ai été ravi de fréquenter la librairie et de discuter avec les libraires qui donnent envie d’en lire plus. J’ai particulièrement apprécié de pouvoir découvrir certaines nouveautés pour ensuite rédiger des coups de cœur publiés sur le site de la Cité, comme, par exemple, le magnifique album d’Yslaire, Mademoiselle Baudelaire, en tirage de tête, numéroté et signé par l’auteur...
Quelle sera la suite de votre parcours ?
Je prendrai mon nouveau poste au 1er juillet 2021, avec des missions stratégiques et la responsabilité d’équipes. Bien que mon lieu d’affectation ne me soit pas encore confirmé à ce jour, j’espère pouvoir y garder une place pour la BD. Par la suite, au gré des évolutions professionnelles, je compte bien continuer d’assurer la promotion du 9e Art au sein des bibliothèques.
Le petit mot de la fin, une anecdote.... ?
Se dire qu’en allant faire une photocopie, on peut croiser au détour d’un couloir quelques grands noms de la BD comme Thierry Groensteen, Pascal Rabaté ou Edmond Baudouin, c’est particulièrement plaisant ! Comme pour la sculpture de Corto Maltese regardant au loin sur le pont, face au musée, j’ai l’impression que désormais, l’horizon est plein de joyeuses promesses.
(Juin 2021)