Dans les années 1990, la bande dessinée tremble.
La presse dite spécialisée disparaît peu à peu (Pilote, Métal Hurlant, (À Suivre)...).
Les labels dits indépendants naissent (L'Association, Frémok, La Cinquième Couche...).
Une nouvelle génération d'auteurs apparaît.
Le format classique de l'album de bande dessinée en 46 pages couleurs s'estompe au profit de récits plus denses : l'ère du roman graphique naît.
Le noir et blanc, désormais, et sans complexe, est au rendez-vous.
Mais surtout le dispositif narratif traditionnel début/milieu/fin, et le découpage en case par case sont parfois remplacés par des histoires muettes.
L'idée même d'abstraction fait son chemin.
Nul conflit de générations entre auteurs, mais une volonté marquée de faire, de donner à la bande dessinée un autre souffle, une autre volonté.
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La frontière entre peinture et bande dessinée disparaît, naturellement estompée par des auteurs comme, entre autres, Jochen Gerner, Tobias Schalken, Anke Fuchtenberger...
L'idée d'une bande dessinée franco-belge s'efface au profit d'un mouvement plus européen qui réunit des auteurs/artistes hollandais, allemands, italiens, espagnols...
Les formats imaginés, les techniques employées deviennent autres (fusain, aquarelle...).
La référence à d'autres imaginaires, d'autres lieux de création est assumée.
Mais le socle que constitue la bande dessinée reste, pour cette génération, indéfectible.
Si Tobias Schalken est présent dans des musées, il reste un auteur de bande dessinée.
Si David B. et Jochen Gerner sont représentés par des galeries d'art contemporain, leur destin artistique reste, en partie, celui de la bande dessinée.
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